Delphine BOURREAU, P.D.G d’E.H.P.A.D.

Pétillante et drôle, Delphine BOURREAU est le P.D.G. des E.H.P.A.D. Arvi à Périgny. Cette sacrée femme d’affaires, perchée sur de vertigineux talons aiguilles, dirige avec brio, trois maisons de retraite et trois magasins de matériel médical. Manager 114 salariés n’est pas une mince affaire, et pourtant ! Rien ne fait peur à cette femme de caractère. Divorcée, deux enfants, dirigeante et politicienne locale, elle est passionnée de voitures de sport. Loyale en amitié, elle a un charisme de fou et son franc-parler fait d’elle une femme à part ! Impossible de l’imaginer dans un autre job que celui-ci, car le bien-être de ses résidents est son objectif premier. Innovation, humanité, humour et volonté sont à mon sens des mots qui la définissent parfaitement bien. Je suis tellement fan que je ne résiste pas à l’envie de vous présenter l’une de mes Wonder Women préférées…

Interview :

Les Chroniques d’Adélaïde : Tu es Delphine Bourreau, P.D.G. de trois EHPAD et de trois magasins de matériel médical. Explique-moi ce que tu fais en quelques mots…

IMG_24861Delphine Bourreau : Je suis un chef d’orchestre qui s’assure que tout le monde joue la même partition tant sur les valeurs que sur les procédures.

En tant que Directrice Générale je m’efforce aussi de développer le Groupe en nouant des partenariats soit pour développer l’activité soit pour faire de la croissance externe.

LCA : Pourquoi as-tu choisi ce job et depuis combien de temps l’exerces-tu ?

Delphine Bourreau : Je dirai que c’est plutôt lui qui m’a choisie !! Je ne me prédestinais aucunement à exercer ce métier que je trouvais un peu suranné et pourtant ! En fait je suis arrivée dans ce milieu par le biais de jobs d’été quand j’avais 16 ans (je faisais le ménage dans les chambres et le service en salle). J’ai vite compris que le contact des résidents me plaisait… J’ai eu l’opportunité de faire des remplacements en secrétariat et je me suis dirigée dans cette branche m’imaginant plutôt devenir l’assistante préférée et zélée d’un grand chef d’entreprise. Après mes études j’ai été embauchée en tant qu’hôtesse d’accueil dans un EHPAD fraîchement sorti de terre appartenant à la même association qui m’avait déjà donné ma chance à 16 ans. Et voilà, l’aventure était lancée !!

LCA : Quel(le) est ta formation et/ou ton parcours pour en arriver là ?
Istock @nd3000
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Delphine Bourreau : A l’origine, un BTS d’assistante de direction après deux premières années en fac de droit.

Puis la reprise d’études en cours d’emploi à 33 ans afin d’obtenir le CAFDES (Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social).

LCA : Quels sont les avantages et inconvénients dans ce métier ?

Delphine Bourreau : C’est un métier très chronophage (comme beaucoup) et qui demande beaucoup de connaissances multiples sur des sujets très variés que l’on ne maîtrise pas toujours, comme par exemple les normes en cuisine, en lingerie… car le directeur est responsable de tout !!!

L’avantage est la richesse humaine que cela procure, les rencontres avec les résidents, les familles, les professionnels. Il n’y a pas une journée identique et pour quelqu’un comme moi qui s’ennuie vite, c’est un vrai luxe !!!

LCA : Selon toi, quel est le profil idéal, pour exercer ton job ?

Delphine Bourreau : Mon ancien PDG me disait toujours qu’il fallait avoir une main de fer dans un gant de velours. Je pense qu’il faut bien entendu être à l’écoute et empathique mais pas naïve et il faut parfois savoir montrer les crocs.

LCA : Peux-tu nous raconter une journée type ou ce que tu as fait jeudi dernier ?
Istock@jacoblund
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Delphine Bourreau : Comme il n’y a pas une journée qui se ressemble, je vais aller à la facilité et prendre celle de jeudi dernier. Je suis passée à mon bureau vers 8h30 pour lire mes mails et répondre aux plus urgents, puis direction un des établissements pour une réunion de chantier car il y a des travaux de rénovation de toutes les salles d’eau. Retour au bureau à midi, puis rendez-vous avec la CARSAT à 14h afin de confirmer mon engagement sur le programme TMS Pros qui va me permettre de définir et de mettre en place une stratégie de prévention des troubles musculos-squelettiques pour l’ensemble des collaborateurs du groupe. Ceci étant fait, rendez-vous à la mairie à 15h30 pour un projet de reconstruction d’un autre des établissements du Groupe.

Enfin, retour au bureau pour faire un peu de mails et rappeler les personnes qui ont essayé de me joindre dans la journée.

Fin de la journée vers 18h30/19h.

LCA : Quel est le souvenir pro qui t’a le plus marqué (triste ou drôle) ?

Delphine Bourreau : Ce qui m’a toujours marqué dans ce métier et qui me rend fière, c’est de voir le sourire des résidents quand je les croise. Le plus triste est bien sûr les larmes des familles quand il y a un décès.

LCA : Comment vois-tu ton avenir professionnel dans les 5 ou 10 prochaines années ?
Istock@monkeybusinessimages
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Delphine Bourreau : J’espère que je courrais moins !!! Et que j’aurais réussi à faire grossir le groupe comme je l’entends. A être également encore moins dans l’opérationnel et plus dans le décisionnel.

 

LCA : Vie privée, vie professionnelle, où est le curseur ?

Delphine Bourreau : C’est compliqué de réussir à tout concilier surtout en étant seule. J’essaye d’être disponible pour mes enfants même si maintenant ils sont grands. Je me suis astreinte quand ils étaient plus jeunes à ne pas travailler le mercredi après-midi pour être avec eux. Mais globalement le travail prend une part énorme. Je n’ai pas l’impression qu’ils en aient souffert mais ça, seul l’avenir le dira….

LCA : As-tu vécu un échec professionnel et qu’est-ce que ça t’a apporté ?

Delphine Bourreau : Je ne me souviens pas mais sans aucun doute. Alors bien sûr j’ai fait des erreurs, bien sûr j’ai eu des désillusions mais à chaque fois j’ai analysé ce qui avait pêché pour apprendre à ne pas reproduire les mêmes erreurs. Je suis plutôt quelqu’un d’optimiste dans la vie et j’aime à croire que rien n’arrive par hasard. Il faut des échecs afin d’avancer.

LCA :Quelle est ta philosophie/devise dans le travail ?

Delphine Bourreau : On peut travailler sérieusement sans se prendre au sérieux.

LCA : As-tu des engagements bénévoles en dehors de ton travail (en politique, en politique métier, dans la vie associative) et pourquoi ?
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Delphine Bourreau : Je suis Maire-adjoint (4ème adjoint) d’une commune de 5.000 habitants et accessoirement conseillère au Conseil de Prud’hommes de La Rochelle. Le premier mandat pour assouvir ma curiosité d’un univers qui m’était totalement étranger, le second parce que j’adore tout ce qui touche au social, que là aussi c’est un apprentissage riche d’enseignements et qu’en plus c’était une façon détournée de revenir dans le droit puisque mon désir de faire carrière en tant qu’avocat avait lamentablement échoué !

LCA : Quel est ton rêve/aboutissement professionnel (mais pas l’objectif de ton entreprise) et pourquoi ?

Delphine Bourreau : Mon rêve serait que ma fille puisse reprendre le flambeau et continuer à faire grandir l’entreprise selon sa propre vision. C’est à la base une société familiale, que j’ai racheté à mon père et je serais très fière qu’elle puisse rester dans la famille de génération en génération.

IMG_17571001LCA : Es-tu heureuse dans ton travail ?

Delphine Bourreau : Oui !!! Je prends beaucoup de plaisir à venir au bureau le matin car il n’y a pas une journée qui ressemble à une autre. J’ai aussi conscience que c’est une vraie chance car il n’est pas rare, au bout de 20 ans, de se lasser de son métier. J’ai eu la chance d’évoluer et d’avoir finalement plusieurs carrières professionnelles au sein d’une même entité.

 

LCA : As-tu un message pour nous ?

Delphine Bourreau : Peu importe les obstacles, il y a toujours des jours meilleurs à un moment donné ou à un autre.

Prenez du plaisir et surtout amusez-vous !!! La vie est trop courte et les soucis (petits ou gros) se gèrent plus facilement dans la bonne humeur et l’optimisme (même si c’est plus facile à dire qu’à faire).

Guide de la Formation Professionnelle : avenir et évolution de nos métiers !

Après le focus fait sur la formation professionnelle dans les entreprises, dans mon billet « Formation professionnelle : Former pour gagner de l’argent » où vous avez découvert les différentes raisons pour lesquelles nous devrions nous former, former nos salariés, pourquoi, comment et ce que cela nous coûte, découvrons-en un peu plus sur ce monde qu’est la Forma Pro. Pour se faire, mon invité est un homme remarquable bardé de diplômes de la Sorbonne, de HEC et de l’Institut Français de Gestion. Véritable puits de science côté formation (microcosme dans lequel il navigue depuis plus de 20 ans), Frédéric DESANDRIEUX a un parcours exceptionnel entre gestion d’un OPCO, direction de différents centres de formations et la vraie vie. Aujourd’hui, patron de l’IFRB Poitou-Charentes (l’Institut de Formation et de Recherche du Bâtiment), il forme l’élite du Bâtiment et répond à mes questions…

Interview

Les Chroniques d’Adélaïde : Frédéric, tu connais particulièrement bien le monde de la formation, d’ailleurs, tu dirigeais un OPCO. Aujourd’hui, tu es à la tête d’un centre de formations. Succinctement, peux-tu nous parler de ces deux mondes qui s’entrechoquent ?

Frédéric Désandrieux
Frédéric Désandrieux

Frédéric Désandrieux : Ces deux mondes, dans la réalité, travaillent ensemble car monter une formation efficace et accessible aujourd’hui nécessite à la fois une bonne connaissance de l’entreprise, de ses besoins et des possibilités de financement.

L’Opco est piloté par la branche professionnelle (exemple : le Bâtiment) et les syndicats professionnels afin de s’assurer de l’adaptation aux réalités des entreprises. Les branches professionnelles président aussi souvent des organismes de formation. Un bon organisme de formation doit posséder des compétences en financement et travailler étroitement avec l’Opco.

LCA : Très souvent les PTE-PME ne connaissent pas le système de la formation continue et elles ont l’impression d’avoir en face d’elles une grosse machine complexe. Peux-tu nous expliquer grosso modo, comment fonctionnent un centre de formations avec ses clients ?

Istock @fizkes
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Frédéric Désandrieux : Face à un organisme de formation une TPE PME doit se comporter comme avec un fournisseur classique. Pour monter une bonne formation, parlez-lui des difficultés rencontrées sur le terrain par vos équipes ou vous-même, et de vos projets. Son métier est de transformer tout cela en formation. La formation n’est qu’un outil ! Tout doit partir de l’entreprise et l’entreprise doit évaluer le résultat de la formation. Bien sûr que c’est complexe mais tout cela doit être, au maximum, géré par le centre de formation.

LCA : Pourquoi faut-il former ses salariés ?

Frédéric Désandrieux : Il peut y avoir des tas de raisons mais j’en citerai trois essentielles aujourd’hui :

  1. Pour continuer à exister et pour faire la différence avec les concurrents !
Istock @m-imagephotography
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Une entreprise performante est une entreprise qui apporte un plus à ses clients en créant rapidement des produits adaptés et rentables à des prix compétitifs. Et pour faire cela, pas de secret : il faut développer sa capacité à agir vite, avec qualité, innover et savoir mieux que les autres travailler en équipe. Un Dirigeant est souvent fier de son dernier investissement matériel qui va lui faire gagner du temps et donc de l’argent mais cette différence-là s’amenuise de plus en plus ! Les économies possibles dans les achats aussi. Les gains ont été faits sur ces points de gestion. C’est pourquoi il faut trouver d’autres solutions. La principale est de rendre nos salariés efficaces, curieux, adaptables, les aider à posséder un savoir-faire au goût du jour.

  1. Votre compétence technique a une durée de vie de deux ans contre 20 ans dans les années 70 !
Istock @piolka
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Cela donne à réfléchir non ? 60 % des métiers qui existeront dans 10 ans n’existent pas aujourd’hui ! 50 % des métiers vont être transformés d’ici 5 ans ! Alors il est de la responsabilité partagée des entreprises et des salariés de se former. Être compétent aujourd’hui et demain, c’est comme un sportif de haut niveau ! Il faut s’entrainer et apprendre tous les jours … Ou presque. Sans cela l’entreprise ne peut faire mieux et le salarié n’a pas « l’employabilité » nécessaire sur le marché de l’emploi.

  1. Être meilleur que les autres pour une entreprise c’est surtout apprendre à coopérer, travailler en équipe, en réseau.
Istock @Vasyl Dolmatov
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Et contrairement à ce que l’on peut penser, cela s’apprend et cela se travaille au quotidien. On ne pense pas assez souvent à ces « soft skills » et pourtant tous les experts et l’expérience terrain démontrent leur importance !

 

LCA : Pourquoi faut-il se former en tant que dirigeant ?

Frédéric Désandrieux :

  1. Pour anticiper l’avenir tout d’abord.
Istock @NADOFOTOS
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Un Dirigeant c’est avant tout celui qui est capable de dire clairement où l’entreprise et l’équipe doivent aller, ce qui peut être améliorer dans les pratiques et pourquoi ? Alors bien sûr, il ne saura jamais tout mais il doit saisir et comprendre les évolutions, savoir poser un problème et le résoudre avec ses équipes et… bien d’autres choses encore, mais ces capacités de veille et d’anticipation sont essentielles. Imaginez un Capitaine de bateau qui ne saurait pas clairement dire où il veut aller et comment ! Cela ne serait pas très rassurant pour ses passagers !

  1. Pour « prendre l’air », échanger… penser…
Istock @Ridofranz
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L’Entrepreneur, le Responsable doit savoir prendre du recul, avoir une vision globale. Or, la réalité d’un Dirigeant de TPE PME, c’est d’avoir « la tête dans le guidon » par la force des choses puisque souvent c’est un « homme-orchestre » ! Alors voir comment les choses se passent ailleurs, réfléchir à son organisation, apprendre à voir les choses différemment sont des facteurs clefs de succès. Les Fédérations professionnels, les clubs, les formations sont pour cela des lieux essentiels….

  1. Apprendre son métier de Dirigeant notamment en travaillant des compétences de management, de pilotage, de capacités à créer les conditions pour que les autres puissent bien travailler en y prenant plaisir….
Istock @Creative Credit
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Et tout cela ne s’improvise pas notamment quand on a peu de temps ou que le « gros temps » (les difficultés) arrive ! Et bien sûr, maitriser les fondamentaux de la finance, du marketing, des Ressources Humaines, du juridique…. Le travail d’une vie !

LCA : Quelles sont les différences entre des formations courtes et des formations qualifiantes ?

 

Istock @digitalskillet
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Frédéric Désandrieux : Tout dépend des objectifs ! Schématiquement, on peut dire que : si on a besoin de s’améliorer sur un point technique précis et en même temps d’échanger avec ses pairs, la formation Inter Entreprise courte est la solution. Si par contre on souhaite faire évoluer globalement ses façons de faire, de penser, de progresser dans la maîtrise de son Métier, et en plus valoriser ces nouvelles compétences, prenons une formation diplômante et ou certifiante. Sur une année (ou plus), on va pouvoir apprendre tout en continuant à travailler. Là, l’efficacité peut être maximum et c’est compatible avec l’exercice professionnel ! Et si on se dit qu’ensemble, entre collègues, on aurait besoin de progresser sur un point précis et créer des choses spécifiques à notre entreprise, alors la formation sur mesure permet d’être meilleur collectivement et d’être mieux dans son travail !

LCA : Quelle est la différence entre les diplômes d’Études supérieures du Ministère de l’Éducation et les titres pros et pourquoi choisir un titre professionnel reconnu RNCP (Répertoire Nationale des Certifications Professionnelles) ?

Istock @LanaStock
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Frédéric Désandrieux : Il existe trois types d’évaluation qui permettent en France de reconnaitre des compétences.

  1. Les Diplômes des grandes écoles ou de l’Education nationale du CAP au Master.
  2. Les Certifications du Ministère du Travail qui valident et reconnaissent des niveaux équivalents aux Diplômes (de niveau 1 à 7). Le fameux RNCP souvent avec une pédagogie plus professionnalisante.
  3. Les CQP (Certificats de Qualification Professionnelle) qui reconnaissent des compétences spécifiques à chaque Branche professionnelle et qui ont de la valeur uniquement dans cette Branche. Créées par les branches professionnelles, elles sont la plupart du temps, un bon levier de progression dans son secteur.
  4. Pour être complet il existe aussi les « Diplômes d’Ecole » qui n’ont de valeur que par la notoriété de l’Ecole.

Et pour finir il est à noter qu’aujourd’hui, on peut passer des Certifications par Blocs de Compétences ce qui permet d’obtenir une validation par étapes successives en prenant son temps.

LCA : Selon ton expérience, à quoi peut servir la formation professionnelle au sein d’une entreprise ? Quelle serait une bonne pratique de formation professionnelle au sein d’une entreprise

Istock @dragana991
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Frédéric Désandrieux : Au risque de choquer mon expérience m’amène à répondre : A « Revenir aux méthodes fondamentales », aux « pratiques de nos anciens ». Travailler sur la compétence et ne pas viser seulement la formation. Nos grands et arrières grands parents se formaient continuellement, le compagnonnage en est le meilleur exemple. Ils avaient compris qu’apprendre, c’est s’informer, échanger, pratiquer, « remettre son métier sur l’ouvrage » en permanence. Nous l’avons peut-être un peu oublié avec la possibilité d’envoyer les personnes en formation.

Istock @shironosov
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Dans ce sens la formation est un outil qui appartient conjointement aux salariés et aux entreprises, qui s’exerce, se pratique et s’évalue dans l’entreprise. Former son collaborateur, ce n’est pas « se dédouaner » en l’envoyant en formation et en espérant que tout change à son retour, mais s’investir avant, pendant et après ! Ce n’est pas, non plus, penser qu’on apprend uniquement par la pratique ou seulement par la théorie, c’est une subtile alchimie.

Chacun doit s’impliquer dans le développement des compétences et l’entreprise doit devenir un lieu où on apprend en faisant.

Istock @monkeybusinessimages
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La récente Réforme de la formation le permet et porte cette ambition. On peut, par exemple, faire des AFEST (Actions de Formation en Situation de Travail). Oui, on apprend vraiment en travaillant sans forcément aller en formation, si les conditions d’apprentissage ont été réunies ! C’est là l’un des nouveaux rôles des organismes de formation.

 LCA : Des salariés et des patrons ont-ils débriefé avec toi après une formation ? Qu’est-ce que cela leur a apporté ?

Istock @Ridofranz
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Frédéric Désandrieux : Débriefer est fondamental ! On n’apprend pas sans débriefer. Après tout c’est logique, apprendre est une chose ; intégrer et appliquer en est une autre. J’ai envie de vous parler de Lucas , Cadre dans le Bâtiment, il débriefe sa formation d’animation de réunion. Il a appris à faire, il connait les techniques. Après le débriefing, il connait les applications qu’il doit faire sans quoi sa formation n’aura servi à rien, il l’oubliera. Il identifie ses points de progrès personnels, les objectifs qu’il doit fixer à sa pratique, il sait demander du soutien à son manager. Chacun dans l’entreprise a pu voir les impacts de sa formation et son équipe l’a même aidé et soutenu. Il a pu mesurer le retour sur investissement concret de sa formation. Son responsable visualise concrètement les bénéfices de la formation tout en en ayant fixé lui-même les résultats attendus. Il demande à Lucas de mettre en place un plan d’actions pour améliorer la qualité des réunions dans l’entreprise. Cela a un impact global important sur le temps passé en réunion et sur l’efficacité de ces temps collectifs.

 LCA : Penses-tu que la formation professionnelle va jouer un rôle important dans la fidélisation des salariés dans les années à venir ? Si oui, pourquoi ?

Frédéric Désandrieux : la fidélisation va, en tout cas, être au cœur du développement des entreprises face aux pénuries croissantes de compétences, à la pyramide des âges et surtout aux attentes des jeunes générations qui, pour être fidèles, demandent qu’on leur « apporte des preuves d’amour » et pas seulement des promesses !

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Cela commence dès le début de la relation par ce qu’on appelle le « On Boarding » (l’intégration de la personne), se continue par la construction d’un parcours de développement pour les années à venir, des certifications, un accompagnement managérial quotidien, des valorisations, des évaluations…

La formation, on le voit bien, n’est qu’un outil au service d’un objectif et dans la fidélisation on peut utiliser toute la palette formation.

 Et là encore, utiliser simplement un outil seul déconnecté du reste ne sert à rien !

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Combien d’entreprises ont formé leurs collaborateurs pour qu’ils s’en aillent ensuite ? On peut critiquer ces comportements, mais la vraie question reste : comment faire pour que cela ne se reproduise pas ?! Une véritable réflexion management et formation est au fondement de la réussite d’une politique de fidélisation.

 LCA : La crise économique qui se dessine va-t-elle développer l’usage de la formation professionnelle ? Si oui, va-t-elle permettre de sauver certaines entreprises ?

Frédéric Désandrieux
Frédéric Désandrieux

Frédéric Désandrieux : Une crise est selon son étymologie à la fois une opportunité et une menace ! Il y aura toujours ceux qui préfèreront se protéger et rester immobile en attendant des temps meilleurs, et ceux qui identifient ce qui va changer, en profiteront pour préparer les compétences individuelles et collectives de demain dans leur secteur et sur leur marché.

 Il y a peu de chance que « faire le gros dos » ou reproduire les mêmes comportements face un environnement changeant amène à performer après la crise. On voit bien de quel côté seront les gagnants !

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Pour en savoir plus sur l’IFRB Poitou-Charentes en un clic : www.ifrbpoitoucharentes.fr

 

Prince Charles : Prince, agriculteur et homme d’affaires !

© Stocklib Jamie Roach
© Stocklib Jamie Roach

Qui a dit qu’on ne pouvait pas gagner d’argent grâce au bio ? Pas le Prince Charles en tous les cas ! Il est l’une des références de l’agriculture biologique mondiale. Pris pour un excentrique dans les années 80 lorsqu’il s’intéressait à l’écologie, il est aujourd’hui considéré comme un visionnaire qui a su lier respect de l’environnement et succès économique grâce à son savoir-faire.

Highgrove ou le succès du Prince Charles

Le Prince de Galles a toujours été passionné par l’écologie et l’agriculture biologique. Ses combats ne sont pas les lubies d’un illuminé ou d’un aristocrate farfelu ou blasé, cela va sans dire ! Cela demande de la réflexion, un vrai savoir-faire et principalement un engagement à toute épreuve. Ne pas dégrader la planète pour les générations à venir est vital. Vivre maintenant dans de bonnes conditions climatiques et environnementales aussi. Manger sainement, manger bon, manger bien, est essentiel pour être en bonne santé. Pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable et prouver au monde entier que c’est possible ?

Istock @Smileus
Istock @Smileus

Qu’à cela ne tienne ! En 1980, Charles de Windsor achète le domaine de Highgrove dans le Gloucestershire. Il y développe une ferme spécialisée dans l’agriculture biologique dès 1985. Home Farm, sa ferme devient alors un véritable centre d’expériences pour la culture (permaculture, chronobiologie…) et l’élevage dans le respect de l’environnement. Le bien-être animal et la biodiversité sont au menu. Rien ne se mettra en travers de son chemin, ni certaines associations locales, ni ses détracteurs, qui de part et d’autre, veulent le voir baisser les bras. Il sera persévérant et planchera sur de nouvelles méthodes pour réaliser ses objectifs. Et voilà que le Prince Charles prouve qu’il est possible de gagner de l’argent en respectant ses valeurs et bim !

Istock @HansJoachim
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D’ailleurs, son Altesse Royale est raccord avec ses principes jusqu’au bout des doigts ! Sa ferme du XVIIIème respecte, elle aussi, l’environnement puisqu’elle fonctionne avec des énergies solaires et thermales et avec des systèmes de drainage écologique. Les plantations, quant à elles, sont faites en fonction des cycles lunaires et celui des saisons. Sa célèbre philosophie de parler aux arbres est basée sur un principe très clair : « En matière d’agriculture et de jardinage, j’estime que si vous traitez la terre avec amour et respect, elle vous restituera cette sollicitude ».

Mais il vend quoi le Prince Charles ?

La clientèle du Prince de Galles est composée de restaurants londoniens réputés (facile me direz-vous, oui mais il lui a fallu être crédible malgré tout et sacrément à la hauteur), de coopératives et d’écoles locales, de supermarchés en Angleterre… Ce qui lui a donné l’idée de créer une marque d’épicerie fine. En 1992, il créé Duchy Originals.

Istock @larik_malasha
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Avec Duchy Originals, son Altesse Royale propose plus de 300 produits biologiques à des consommateurs avertis dans plus de 30 pays. Un petit empire ? Absolument ! On dit que le bio n’intéresse personne et ne rapporte pas ? Que nenni ! Tout dépend de ce qu’on propose et comment on le propose.

Istock @puhimec
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Biscuits, thé, chocolats, marmelade, miel, limonade, cidre, bières, bacon, saucisse, vêtements (grâce à la laine de ses moutons), le Prince de Galles a su faire fructifier sa passion pour le bio. En 2019, il dépassait les 3,5 millions de livres Sterling de bénéfice (pas de chiffre d’affaires, mais bien de bénéfice) qu’il reverse intégralement à ses associations caritatives, notamment pour les jeunes en difficulté. Considéré très longtemps comme un excentrique, il a fait des 365 hectares de Highgrove un laboratoire à idées écologiques. Culture du blé, du seigle, avoine, haricots, pommes de terre, carottes, citrons et élevage de moutons, de cochons et de bœufs !

Il ne commercialise pas ses produits qu’en Angleterre, il les exporte aussi : l’Europe, les États-Unis, l’Asie et le Moyen-Orient savourent ses productions dont tout le monde raffole. Ses créations sont issues de sa ferme et des fermes indépendantes qui partagent les mêmes valeurs que lui et qui sont d’ailleurs triées sur le volet.

Une nouvelle orientation ?

En 2021, le Prince Charles ne renouvelle pas le bail de sa ferme. Difficile pour lui de prendre cette décision, puisqu’il gère son domaine de Highgrove depuis 1985, mais renouveler le bail pour 20 ans paraît incongru, alors que ses responsabilités sont de plus en plus importantes !

Istock @brackish_nz
Istock @brackish_nz

Cela dit, il n’abandonnera pas si facilement car il n’envisage pas de tourner le dos à l’agriculture biologique comme ça. Il développera le domaine de Sandringham où il s’occupe d’élevage de moutons sur les quelques 800 hectares du domaine du Prince Philip qu’il gère depuis l’année dernière (bien avant la disparition de son royal papa) ! Son objectif ? Que Sandringham devienne un modèle d’agriculture responsable ! Ce sera un succès à n’en pas douter lorsqu’on voit ce qu’il a fait de Highgrove.

© Stocklib Jamie Roach
© Stocklib Jamie Roach

Des célébrités dans le monde entier consomment du bio et le mettent en avant, mais personne ne défend à bras le corps ce métier d’agriculteur à part entière avec autant de conviction et de raison que  Charles de Windsor.

Et le Prince Charles aujourd’hui ?

 

© Stocklib Mykhaylo Palinchak
© Stocklib Mykhaylo Palinchak

A 72 ans, le Prince Charles est de plus en plus accaparé par ses responsabilités (de futur monarque !?), d’autant plus depuis la disparition du Prince Philip dont il a hérité des charges supplémentaires. Il préside notamment le sommet des Chefs des Gouvernements du Commonwealth depuis 2013, continue de s’occuper des 25 associations caritatives qu’il a fondées et représente plus de 428 organismes de charité.

En dehors de sa fonction de Prince, il reste un homme d’affaires avisé dont les revenus de son duché de Cornouailles atteignaient, en 2019/2020, la somme de 22 millions de livres sterling.

© Stocklib Jamie Roach
© Stocklib Jamie Roach

La crise sanitaire n’a pas touché que le commun des mortels puisque les revenus de son Altesse Royale seront amoindris pour ce nouvel exercice. Cependant, le prince philanthrope et philosophe a refusé les aides de L’État qu’il aurait pu percevoir et continue malgré tout à verser volontairement ses impôts à la Grande-Bretagne (oui, son imposition est sur la base du volontariat uniquement, il n’est pas obligé de les verser).

Qui aurait pu croire que ce prince de formation militaire et diplômé en archéologie et en anthropologie aurait pu devenir le gentleman Farmer le plus célèbre du monde lorsqu’il est né le 14 novembre 1948 au Palais de Buckingham Palace ?

Formation professionnelle : Former pour gagner de l’argent !

Selon l’Insee, il y avait un peu plus de 25 millions de salariés en France en 2020. A peine 350.000 salariés (1,38% des actifs) bénéficieraient de la formation professionnelle, tous domaines confondus. Pourquoi la formation ne fait-elle pas partie des mœurs des entreprises ? Pourtant, former nos salariés nous permet d’accroitre leurs compétences, qu’ils travaillent dans de meilleures conditions (moins de stress, plus de confiance en soi), de satisfaire nos clients, de proposer une offre plus attrayante, et par extension de gagner de l’argent, pour les salariés et pour les patrons que nous sommes. Petit tour d’horizon du monde de la formation !

Qu’est-ce que la formation professionnelle ?

 

Istock @Kerkez
Istock @Kerkez

La formation professionnelle ou la formation continue (c’est la même chose) permet aux salariés de renforcer leurs compétences, leur savoir-faire et leur savoir-être, grâce à des apprentissages effectués intra entreprises ou en centre de formation. C’est aussi valable pour les indépendants et les Boss (même motifs, même punitions).

Dois-je payer la formation de mes salariés ?

En général non, ou peut-être une petite partie selon les critères de prise en charge de votre OPCO (Opérateurs de Compétences). Pour financer la formation continue, le bien fondé des programmes des apprenants est soumis à leur approbation.

Istock @stockfour
Istock @stockfour

Les OPCO sont des organismes agréés par l’État chargés de financer les formations des actifs grâce aux cotisations des salariés (oui, ils cotisent aussi) et aux cotisations de nos entreprises. Ce sont les fameux 0,55% pour les boîtes de moins de 11 salariés et les 1% pour les autres, déclarées sur nos DADS. Les très grosses boîtes ont une obligation de formation elles aussi, même elles financent directement les centres de formations. Elles ont d’ailleurs bien souvent leurs propres formateurs au sein de leur entreprise pour répondre à la législation.

Attention, pour bénéficier d’un financement par nos OPCO, il est nécessaire de vous assurer que les centres de formations choisis soient datadockés. Depuis 2015, ce sont 32 critères de qualités qui sont définis par l’Etat afin que les financeurs s’assurent que les actions de formation soient parfaitement menées auprès des publics concernés. Début 2022, pour être certifiés, ils devront répondre à un référentiel national unique. Qualiopi remplacera alors Datadock.

Istock @fizkes
Istock @fizkes

Si la formation professionnelle est en général financée par nos entreprises avec nos OPCO, il peut y avoir des montages financiers couplés avec par exemple, le CPF des salariés (Compte Personnel de Formation). Comme son nom l’indique le CPF est personnel et appartient au salarié et à sa propre initiative. Vous ne pouvez pas lui imposer de s’en servir, ni ne lui demander (sauf dans le cadre de l’entretien professionnel). Une fois encore ce sont des cotisations qui les alimentent et la loi est très stricte par rapport à son utilisation. Eh oui mes Adeladdicts, partout où l’Etat donne du fric, c’est qu’il nous l’a pris avant !

Mais pourquoi former mes salariés ?

 

Istock @jacoblund
Istock @jacoblund

Nous cotisons partout, URSSAF, DGFIP, CARSAT, etc… Et bien la formation professionnelle, c’est le seul système qui permet de profiter directement de nos cotisations (colossales si on met tout bout à bout). Pour résumer, lorsque nous ne formons pas nos salariés, nous cotisons à fonds perdus. Ce sont les seules cotisations que vous pouvons récupérer.

Autant faire d’une pierre, deux coups : formons nos salariés pour qu’ils bossent dans de bonnes conditions, qu’ils soient moins stressés, et qu’ils aient du plaisir à travailler. N’oublions pas étrangement, qu’à l’heure où les chiffres du chômage battent des records, il est nécessaire de fidéliser nos collaborateurs. La formation leur permet d’évoluer, d’avoir un avenir, d’être pro-actif dans leur mission. C’est toujours gratifiant pour une entreprise, comme pour le salarié, de gagner de l’argent grâce au plaisir, au bien-être, à la confiance et à la reconnaissance.

Istock @Ridofranz
Istock @Ridofranz

Une lubie me direz-vous ? Absolument pas ! Le management bienveillant n’en est pas une ! Former fait partie du package « échange gagnant-gagnant ». Les salariés heureux et bien dans leur peau produisent 40 % en plus que les autres, sur le même temps et au même salaire. Ça commence à parler et surtout, si on lit entre les lignes, cela signifie que plus vous « méprisez » ou « maltraitez » des employés, plus vous perdez de l’argent.

Il y a toujours un retour des salariés vers leur patron lorsque la collaboration est humaine et respectueuse. Grâce à la formation continue, les salariés savent que leurs compétences sont reconnues ainsi que leur personnalité en tant qu’être humain. Ils auront l’impression, à juste titre, qu’ils sont, pour vous, un partenaire, pas juste une pompe à fric, une source de production, un matricule ou une simple masse salariale (terme qui devrait resté un terme comptable d’ailleurs).

Istock @FlamingoImages
Istock @FlamingoImages

D’autant que la crise économique qui se profilerait apparemment, selon des spécialistes, sera pire que celle de 2000/2008. Si tel était le cas, seuls les meilleurs d’entre nous survivront ! Il faut se réinventer, que nos entreprises deviennent plus performantes et plus novatrices qu’elles ne l’ont jamais été. La seule solution pour y arriver est de former nos collaborateurs.

Et nous les patrons, on peut se former aussi !

 

Istock @Ridofranz
Istock @Ridofranz

Évidemment ! Ce qu’on applique à nos salariés est aussi bon pour nous : management, gestion, cœur de métier, développement personnel ! Tout est bon pour innover, gérer nos boîtes et pérenniser nos activités et les emplois dont nous sommes à l’origine et peut-être en créer d’autres aussi.

Istock @jacoblund
Istock @jacoblund

La prise en charge est à peu près la même (mais pas tout à fait, car moins bien prise en charge). Tout dépend de votre statut juridique : indépendant, gérant salarié, etc… Mais les centres de formations sont là pour vous aider en tout logique car l’ingénierie financière est aussi une partie de leurs compétences.

Comme le disait John Fitzgerald Kennedy : « Diriger et apprendre ne sont pas dissociable ! ». Alors foncez mes Adeladdicts !

L’agriculture biologique pour les Nuls !

Depuis des années, tout le monde parle de l’agriculture bio. Mais aujourd’hui qu’en est-il vraiment ? Label ou pas label ? Biologique, raisonnée, naturelle ou intensive, l’agriculture est-elle une source d’inquiétude pour nous et pour l’environnement ? Nous permet-elle une nourriture saine produite dans des conditions respectables ? Un vieux débat qui mérite un petit éclairage.

Quels sont les objectifs de l’agriculture biologique ?

 

Istock @Vasyl Dolmatov
Istock @Vasyl Dolmatov

Il existe au moins une dizaine de labels bio en France pour l’alimentation. Mieuxvivreautrement.com en parle très bien dans leur billet : Guide des 9 labels bio alimentaires en France. Sans compter la quinzaine de labels bio pour la cosmétologie que vous pouvez découvrir avec Belleaunaturel.fr dans leur billet : Présentation des labels bio.

En général, ils ont tous pour objectif de respecter notre santé, la qualité des produits consommés/utilisés, de préconiser la biodiversité, le bien-être animal et de sauvegarder l’environnement.

Qu’est-ce que représente l’agriculture bio aujourd’hui en France ?

 

Istock @GANNAMARTYSHEVA
Istock @GANNAMARTYSHEVA

En 2019, selon les chiffres de l’Agence Bio (l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique), le marché de l’agriculture bio en France représente presque 12 milliards d’Euros. C’est un marché en nette progression depuis 2007, et qui augmente d’1,4 % entre 2018 et 2019.

Bien que la dimension économique de la grande distribution en France ne soit plus à discuter avec leurs 190 milliards d’Euros H.T. et les 3,5 millions d’emplois qu’ils procurent (contre un peu moins de 180.000 emplois dans le bio), on sent une réelle évolution de la consommation des français puisque les hypers et les supermarchés s’y mettent, eux aussi, au bio.

Prise de conscience à l’égard de l’environnement et de notre santé ?

 

Istock @Poike
Istock @Poike

Dans une enquête menée par l’Agence Bio, 69% des personnes interrogées précisent qu’ils consomment du bio pour préserver leur santé, pour la qualité et le goût des produits, et pour préserver l’environnement.

Le profil des consommateurs qui se seraient mis au bio depuis moins d’un an, serait celui des femmes d’abord, des jeunes de 18 à 24 ans ensuite, puis celui des catégories socio-professionnelles les moins aisées et les inactifs. A priori, le prix des produits bios ne serait plus forcément un frein à la consommation.

Quelle est la différence entre une agriculture labellisée bio et une agriculture naturelle ?

 

Istock @fizkes
Istock @fizkes

Un label, c’est un signe apposé sur un produit pour aviser les consommateurs que ledit produit répond à un cahier des charges défini et contrôlé par un organisme indépendant reconnu par l’État.

Côté produits bio, on va dissocier les produits de consommation courante (cosmétiques et produits ménagers) et l’agro-alimentaire (les végétaux, les animaux et les produits transformés).

Il existe une dizaine de labels bio en France et en Europe, dont le plus connu est le label bio AB. Pour l’obtenir, il faut répondre à un cahier des charges précis selon ce qui est produit et à des conditions socio-économiques précises (partenariat équitable et salaires justes notamment). Par exemple, pour les végétaux, il faut que le mode de production respecte la biodiversité et les ressources naturelles, que la culture soit faite sans produit chimique, que la lutte contre les maladies et parasites soit faite de manière naturelle et que les engrais utilisés soient des engrais verts.

Istock @fizkes
Istock @fizkes

En dehors de respecter le cahier des charges stricte d’un label, il faut payer le contrôle annuel entre 350 et 850€ selon la surface et le(s) produit(s) cultivé(s), et parfois même (en fonction du label choisi) verser entre 0,1 et 0,3% du chiffre d’affaires réalisés. Si ce thème vous intéresse précisément, cliquez sur l’excellent billet de Sonia sur Lutopik.com car vous saurez tout sur les labels : Labels, le bio et le moins bio.

Évidemment, payer de tels coûts en plus de lourdes charges, poussent certains agriculteurs qui croient malgré tout à une culture propre et raisonnée, à vendre leurs produits sous l’appellation de « produits naturels ». Cela ne veut pas dire que c’est moins bien, mais qu’ils ne peuvent pas, ou qu’ils ne souhaitent pas être labellisé bio. Une agriculture naturelle va reprendre les principes les plus sains possibles, mais elle ne sera pas contrôlée par des organismes ou par l’État. Ce sera leur bonne foi qui fera la différence.

En réalité, l’agriculture biologique existe depuis combien de temps ?

 

Istock @Foxys_forest_manufacture
Istock @Foxys_forest_manufacture

Si aujourd’hui tout le monde parle de l’agriculture bio, c’est loin d’être quelque chose de nouveau.

Ce courant existe depuis les années 20 en Angleterre, en Suisse, en Autriche et en Allemagne. Quant à elle, la France s’y serait intéressée dans les années 50.

Historiquement, c’est le refus de l’intensification des cultures qui est à l’origine de ce mouvement. Déjà dans les années 50, il existait un lien entre l’utilisation excessive de pesticides et d’engrais chimiques sur la santé. Sans compter que les producteurs avaient déjà la sensation d’être « pris en otage » par l’industrie.

1968, c’est l’année où les mouvements contestataires sont contre une économie ultra-libérale et productiviste. Ils luttent contre une société de consommation qui valorise l’argent coûte que coûte. Le lien entre l’agriculture intensive, l’environnement et la santé est fait. L’alerte est donnée !

Les crises pétrolières des années 70 font prendre consciences aux gouvernements et aux consommateurs que les ressources de la planète ont des limites.

Istock @Vasyl Dolmatov
Istock @Vasyl Dolmatov

Des producteurs se réunissent en 1978 et créés la FNAB ((Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique) pour porter leur voix auprès du gouvernement. Le premier projet de loi concernant l’agriculture biologique est déposé devant le Sénat en 1979 au sujet de l’utilisation des fertilisants.

Il faudra attendre 1998 pour que le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche lance le premier Plan pluriannuel de développement de l’agriculture biologique.

Bonne fête les Daronnes !

On ne va pas se mentir : c’est facile d’être une maman (ou presque) ! Avec 753.000 naissances l’année dernière en France, il y a de moins en moins de jeunes mamans. 13.000 de moins qu’en 2019 qui comptait déjà 6.000 bébés de moins qu’en 2018. Les mamans seraient-elles en voie de disparition ? Oui peut-être, parce que plus personne n’ignore aujourd’hui qu’avoir un enfant signifie en prendre pour 20 ans au minimum ! En général, c’est plutôt perpète !

C’est quoi être maman ?

Très clairement, tout dépend de notre culture, de notre âge, de nos envies aussi. A la limite, c’est presque facile d’être une bonne maman. Aimer son enfant, c’est simple. Comme toutes les mères, nous pouvons gravir des montagnes pour nos enfants. Nous ferions n’importe quoi pour eux. Normal ! Parce qu’aimer, c’est ce qu’il y a de plus aisé.

Istock @evgenyatamanenko
Istock @evgenyatamanenko

A côté de l’amour, il y a l’éducation et ça, c’est déjà moins simple : savoir dire non pour leur apprendre qu’il y a des règles dans la vie, certaines que l’on peut enfreindre, d’autres pas. Leur apprendre à profiter de leur jeunesse tout en préparant leur avenir et les rendre autonomes. Se battre pour eux quand il s’agit de notre belle planète et des animaux. Leur donner des valeurs, leur permettre d’être auto-critique, d’être conventionnel, de ne pas l’être, d’être là n’importe quand et n’importe où pour eux. Savoir leur dire quand ils font n’importe quoi, les guider, les écouter, s’effacer quand il faut même si on préfère rester près d’eux et les étouffer d’amour, savoir leur dire qu’on les aime …

Il y a aussi ces mamans qui donnent naissance à des enfants et qui ne peuvent pas les élever parce qu’elles n’y arrivent pas, ou qu’elles ne peuvent pas ou plus. Aucune d’elles n’a envie de ça, et pourtant… Certaines laissent à d’autres le soin de s’occuper de leur bébé, parce qu’elles savent qu’elles ne pourront pas le faire, qu’elles n’en n’ont pas la force. Elles ne le savent pas, mais ça aussi, c’est un acte d’amour quoiqu’on en dise. Il faut avoir du courage pour reconnaître qu’on ne pourra s’occuper de ce qu’on a de plus cher au monde.

Istock @evgenyatamanenko
Istock @evgenyatamanenko

Et puis, il y a ces adorables mamans de cœur ! Celles qui sont de vraies sources d’inspiration, celles qui vont changer votre vie et faire de votre quotidien, un chemin pavé d’amour, de bonheur et de présence rassurante… Celles qui aiment sans condition, comme ça, juste pour le plaisir ou parce qu’elles sont tout simplement des saintes… Oui, il n’y a pas besoin d’avoir un lien de sang pour être daronne.

Alors oui, on les aime ces mamans, toutes autant qu’elles sont, chacune dans leur genre car elles ont le mérite d’avoir été là à un moment donné de notre existence, parfois pour la vie et même au-delà…

Pourquoi souhaiter la fête des mères ?

Dans un discours politiquement correct, nous pouvons valoriser le sacrifice maternel, l’amour, blablabla… En réalité, la fêtes des mamans devrait être un dédommagement…

Istock @Nastco
Istock @Nastco

Tout simplement, parce qu’on a vomi pendant trois mois, puis pendant six mois on s’est explosé le ventre, les cuisses et les seins, qu’on a passé 12 h à hurler et à morfler tout ce qu’on peut… Et parce que même si notre gosse est moche, on garantit à tout le monde que c’est le plus beau du monde… Mais ça, ce n’est que le début…

Après, tant que Bébé ne marche pas, on peut encore prétendre être des humaines même si on ne dort plus tout à fait beaucoup… Dès que bébé marche, il explore le monde, et c’est alors du Redbull, du café et/ou des emphets (à consommer avec modération… Heu… Non, à ne pas consommer) qu’il nous faut consommer pour être derrière lui sans arrêt… Là déjà, on a pris 3 ans fermes et quelques cernes…

Bébé grandit et après toutes les maladies infantiles, les nuits blanches et une vie sexuelle en berne, Bébé devient un gamin ingrat : on arrive à 7 ans… Notre petiot a des idées bien à lui, vous dit non et ne veut pas qu’on le voit avec Maman (c’est la loose) … On arrive à 12 ans… Sans compter l’adolescence où à 16 ans, ils sont bordéliques, ils savent tout sur tout, et ont les hormones en folie…

Istock @AaronAmat
Istock @AaronAmat

La majorité à 18 ans leur impose une espèce de supériorité fébrile où ils vous font comprendre qu’il y a bien longtemps que vous êtes à la ramasse, que vous devez avoir 15 ans dans votre tête selon leurs dires (entendre que c’est une critique et que ça, c’est moche/nul/débile). Votre jeune adulte tente de vous driver, vous juge et finalement c’est à 30 piges, après quelques gadins qu’il se rend compte que vous avez tout de même eu du mérite parce qu’après un retour vite fait à la maison (après une période de chômage ou de rupture sentimentale), qu’il se rend compte qu’on fait ce qu’on peut dans la vie

Istock @Albina Gavrilovic
Istock @Albina Gavrilovic

Le top est si vos enfants se reproduisent… Même si la terre ne les porte plus à la naissance de leur progéniture (oh my God, on a dû être comme ça nous aussi !), à l’adolescence de vos petits-enfants, ils redescendront sur terre et se feront recaler eux aussi en tant que looser, en sortant les sempiternelles phrases du genre « tu feras ce que tu veux quand tu seras chez toi ! ». Ils auront enfin la certitude que vous être une déesse…

Alors, oui ! Oui, on prend cher quand on devient daronne ! La perpétuité, c’est encore trop court aux vues de ce qu’il faut supporter. Tout ça pour de jolis sourires et des gazouillis adorables qui nous font fondre d’un amour gâteux et nous font nous damner pour l’éternité.

Istock @AaronAmat
Istock @AaronAmat

T’es plus libre de sortir mal fagotée et mal coiffée, de faire des bêtises, de picoler, de faire la fête, de faire n’importe quoi, de dire des horreurs totalement incorrectes… T’es obligée de faire semblant d’être géniale et d’être super bien comme il faut, bien sous tous rapports évidemment parce que tu deviens un modèle et que tu dois être irréprochable ! Sans compter les dommages physiques et nerveux qu’on subit après autant d’années d’exploits surhumains.

Donc oui, nous devons être dédommagées pour tout ça ! C’est clair…. Nous le méritons et nous le revendiquons ! Oui, nous sommes de supers daronnes qui déchirent et qui méritent des tonnes de cadeaux (et pas que des colliers de nouilles ou des galets peints ok !!!) et du temps que nos gamins rechignent à nous accorder parce que c’est la vie et qu’ils ont des millions de trucs kiffants à faire (ouf !!!).

Ça vient d’où les fêtes des mères ?

C’est le bazar ! Tout part d’une légende urbaine comme quoi, ce serait Pétain qui aurait lancé le truc en 1942. Mais non, ce n’est pas totalement vrai. Il a surfé sur une vague américaine qui valorisait les mères depuis 1870, fête qui existait d’ailleurs déjà dans un petit village de l’Isère depuis 1906.

Istock @Ridofranz
Istock @Ridofranz

Mais si les deux américaines (Julia Ward Howe et Anna Jarvis) avaient internationalisé cette sacrée journée, sachez que par le passé, les Chrétiens (Catholiques et Protestants confondus) célébraient la maternité lors du quatrième dimanche de Carême. Ils n’avaient rien inventé car dans l’antiquité, des rites païens glorifiaient la fertilité tout comme dans la mythologie grecque où la mère de Zeus était mise à l’honneur au printemps.

Istock @JohanJK
Istock @JohanJK

En tous les cas, si le fait d’être mère (ou maman, c’est selon notre sensibilité) est mis en exergue le 30 mai cette année, il faut bien retenir ce qu’écrivait Pam Brown, merveilleuse femme de lettre britannique, et récompenser à leur juste mesure les daronnes de ouf que nous sommes : « L’amour d’une mère c’est comme l’air, c’est tellement banal qu’on ne le remarque même pas. Jusqu’à ce qu’on en manque ! ».

Les tendances Mode du printemps-été 2021

Avoir du style c’est essentiel, surtout avoir notre propre style ! Un style qui met notre personnalité à l’honneur et qui nous colle à la peau ! Alors autant adapter les tendances mode du printemps et de l’été à ce que nous sommes vraiment. A chaque crise économique, les jupes se rallongent et les jeans s’élargissent. Nous n’échapperons pas à cette règle cette année…

Le jean sera comment ?

L’indispensable jean ne quittera pas nos garde-robes cette année non plus, mais il ne sera plus skinny. Il sera large ou ne sera pas. Eh oui, le skinny restera dans nos armoires tandis que nous sortirons des jeans Mom, Bootcut, pattes d’eph, Boyfriend, Baggy, Flare, Oversized, Funky…

La taille haute va garder le leader cheap !

Le jean bleu et brut prendra la première place et relèguera les jeans de couleurs à la queue du peloton. Nous aurons aussi une préférence pour les jeans déchirés ou rapiécés pour un style plus cool mais accessoirisés pour rester chic.

Mes jeans préférés sont les Levi’s, très bien taillés d’autant plus que les longueurs sont parfaites : L30 (pour environ 1,60/1,65m), L31 (pour environ 1,65/1,75m) et L32 (pour environ 1,80m).

Site Levi’s Femme : www.levi.com

Collection Levi’s Femmes grandes tailles : Levi’s

Site Calvin Klein Jean : Calvin Klein

Marina Rinaldi Jean : marinarinaldi.com

On aimera aussi les shorts, les jupes et les robes !

On aimera aussi les shorts, les jupes longues et robes maxi si tant est qu’elles soient romantiques ou minimalistes. Les robes seront fleuries aux couleurs vives ou pastel mais surtout pas trash. Sinon, on les préférera totalement monochromes, simples, droites et hyper longues.

Site René Derhy : www.derhy.com

Site Ikks : www.ikks.com

Avec quoi les porter ?

Évidemment avec les jeans larges et les jupes longues, nous devrons privilégier des hauts courts, des crop top, des petits hauts très près du corps. Nous les choisirons rose de préférence ou avec des motifs animaliers discrets. Nous favoriserons les sans manches ou les manches bouffantes (le top de la tendance en 2021).

Pour un look top et chic, on mise sur la pureté sophistiquée du total look blanc, beige ou marron. Le lin et le coton seront les matières phares de la saison estivale. Associé à des sandales éco-responsables ou super épaisses, des mules à bouts carrés, des chaussures transparentes, des mocassins, des sabots, des sandales à fines brides ou des nu-pieds compensés, nous ne commettrons aucun faux-pas.

Site NafNaf : www.nafnaf.com

Site Mes Demoiselles de Paris : www.mesdemoisellesparis.com

Et côté coiffure ?

 

Istock @heckmannoleg
Istock @heckmannoleg

Après une débauche de couleurs pastel ou flashies dans nos cheveux, les couleurs seront plus discrètes que le platine des dernières années et on reviendra à des couleurs plus softs, plus douces et plus naturelles : des châtains couleurs thé, des blonds dorés, des roux naturels et des bruns profonds. Les 90’s seront à nouveau ultra présentes et boosteront les mèches en bandeau ou sur toute la tête d’une couleur opposée à votre couleur principale (mèches blanches ou blondes sur du châtain par exemple).

Basta les cheveux longs ! C’est le carré qui revient en force : déstructuré, court ou plongeant. Le Long Bob (le carré mi-long aux épaules) sera le parfait compromis pour les coiffer et jouer avec des queues de cheval ou des chignons.

En résumé…

En un mot, nous allons adorer le printemps-été 2021 : soit nous serons très bobo, soit nous serons sophistiquées ! Allez, en avant mes Adeladdicts !

 

Le Body Positive : Sus aux régimes !

A peine le printemps est-il arrivé que nos magazines et nos sites préférés regorgent de régimes en tout genre pour « mincir vite, et être belles et minces » ! Privations, carences, stress, fatigue… Les régimes ne sont pas si bons que ça pour notre santé ! Petite mise au point sur le Body Positive avec une Diététicienne Nutritionniste réputée. Et si nous jetions nos complexes aux orties et que nous apprenions à aimer notre corps ?

Pourquoi aimer notre corps tel qu’il est ?

 

Istock @shurkin_son
Istock @shurkin_son

S’accepter soi-même, s’aimer tel que nous sommes physiquement, psychologiquement, moralement est bon pour notre équilibre. Nous regarder avec bienveillance, avec le regard que nous portons sur notre meilleur(e) ami(e) est tellement mieux pour nous, et ça fait du bien… Oui, l’amour ça rend beaux, heureux, surtout celui qu’on s’adresse à nous-même, parce que pour vraiment aimer les autres, il faut s’aimer soi-même ! La façon que nous avons de nous percevoir change notre allure et ce que nous dégageons. Nous avons une action sur la perception que les autres peuvent avoir de nous et par extension sur nos relations avec autrui.

Istock @Sophie Walster
Istock @Sophie Walster

Et puis, qui peut mieux que nous, nous aimer sincèrement et loyalement ? On ne peut pas plaire à tout le monde ! Il y aura toujours des beaufs et des relous qui nous feront des réflexions pourries sur notre silhouette trop ronde ou trop maigre. Laissons-les à leurs jugements non constructifs et à leur vilaine vision de la vie/du monde, car en général ce sont ceux-là qui n’aiment personne, même pas eux. Compatissons (car les gens méchants sont malheureux), plaignons-les et avançons pour aimer notre corps et nous trouver à notre goût A NOUS.

Istock @Staras
Istock @Staras

D’autant plus que les critères de beauté varient selon les époques. Par exemple, à la Renaissance, le teint devait être diaphane (parce que le teint hâlé signifiait que vous étiez pauvre et révélait que vous travailliez dans les champs). Les seins devaient être petits, la taille fine et les hanches larges (d’où les corsets). Au XIXème siècle, les femmes devaient être pâles et bien en chair (signe d’aisance sociale). Durant le XXème et le XXIème, la Beauté a encore évolué plusieurs fois en fonction des décennies. Dans les années 70, il fallait être filiforme voir androgyne (pas de sein, pas de hanche, pas de fesse). Dans les années 80, il fallait avoir de gros seins et pas de fesse. Aujourd’hui, qu’importe la taille des seins, il faut avoir un fessier conséquent voire très très présent.

Istock @nd3000
Istock @nd3000

Minces, musclés et bronzés, nos corps sont désormais soumis à des critères normés par une société qui va jusqu’à trafiquer notre image grâce à des logiciels de retouche photos. Nos corps ne répondent plus à une réalité concrète mais à un fantasme collectif. S’ils sont tendances aujourd’hui, demain ils seront démodés et nous ne serons jamais satisfait(e).

Il y a une solution pour s’aimer ?

Bah oui mes Adeladdicts ! Mais ça demande un peu de boulot !

Istock @Staras
Istock @Staras

La première phase est d’être lucide vis-à-vis des régimes. Quels qu’ils soient, ils sont dangereux lorsqu’ils ne sont pas encadrés par des professionnels de la santé. Et encore… Il y a des extrémistes du poids un peu partout. Il n’y a pas de maîtrise du poids réellement s’il n’y a pas auparavant, une « analyse » de notre relation à la nourriture, à notre corps et du « pourquoi et du comment » nous avons un poids au-dessus ou en-dessous des normes de notre époque.

Istock @Photodjo
Istock @Photodjo

La seconde phase tient en deux mots (et c’est la solution) : le Body Positive. Autrement dit, sans devenir narcissique, il s’agit d’accepter notre corps tout simplement. Et là, c’est clair que ce n’est pas simple ! Les hommes sont d’ailleurs aussi touchés que les femmes. Même si c’est la gent féminine qui a lancé ce mouvement, les hommes s’y sont engouffrés car la société est aussi dure et exigeante avec eux qu’avec nous de ce côté-là.

C’est quoi exactement le Body Positive ?

 

Istock @jacoblund
Istock @jacoblund

Vous l’aurez compris, c’est une philosophie de vie tout court : s’accepter soi-même et s’aimer. S’accepter tel qu’on est pour renvoyer une autre image que celle d’une personne frustrée et aigrie, pour dégager du bien-être, de la joie, du positif plein pot ! Attention : pratiquer le body positive, ce n’est pas envoyer bouler les gens qui nous critiquent ou être agressif(ve) avec eux, c’est clairement de s’en foutre parce qu’on est raccord avec soi-même.

Qui est à l’origine du Body Positive ?

 

Istock @Staras
Istock @Staras

Ce sont des influenceuses ! Celles sur les réseaux sociaux qui ont créé ce mouvement pour lutter contre les réflexions désobligeantes qui leur étaient adressées, ont fait changer les mentalités. Marre de cacher des corps différents mais communs avec la majorité des gens ordinaires ! Marre de planquer de pseudos imperfections et de ne pas ressembler à ces chimères sur papier glacé qui n’existent que dans la mesure où c’est notre propre nature (d’être très mince) ou alors au prix de sacrifices inhumains. Tout le monde a le droit de s’aimer et d’être aimé…

Istock @shulgenko
Istock @shulgenko

Ces fameux influenceurs (hommes et femmes confondus) ont fini par constater que quoiqu’on fasse, ce n’est pas positif de lutter contre sa nature et que cela peut être malsain. Les régimes entraînent souvent des problèmes au niveau santé (carences notamment) et même psy (dépressions, troubles alimentaires – anorexie/boulimie-, fatigue chronique, anémie, etc…). Ils sont nocifs parce qu’ils sont quasiment tous basés sur la privation et l’hyper-contrôle.

OK mais ça marche comment le Body Positive ?

 

Istock @Iuliia Komarova
Istock @Iuliia Komarova

A chacun a sa méthode : s’observer devant un miroir ou sur des photos, s’assumer en maillot sur la plage ou au bord d’une piscine… Aimons ce que nous voyons lorsque nous nous regardons… Au début c’est difficile, et cela paraît même insurmontable pour des personnes complexées, mais il faut affronter nos peurs pour être bien dans notre peau et rayonner… Observons ce que nous aimons le plus en nous dans un premier temps. Ça peut être long, mais un jour c’est ce que nous aimions le moins qui trouvera grâce à nos yeux… Et nous oserons enfin être nous-même !

Istock @NataliiaSavina
Istock @NataliiaSavina

C’est difficile d’être bienveillant vis-à-vis de soi mais complimentons-nous, envoyons-nous de l’amour et notre regard vis-à-vis de nous changera.

Et puis, au fil du temps nous constaterons que, ce corps que nous commençons à apprécier, c’est grâce à lui si nous nous déplaçons, si nous aimons, si nous travaillons, si nous faisons des choses dans notre vie et que nous sommes vivants(es) tout simplement.

Laetitia Perrotin
Laetitia Perrotin

C’est pour parler du Body Positive et des régimes que j’ai rencontré Lætitia Perrotin, Comportementaliste Nutritionniste et Diététicienne atypique diplômée en psychologie du patient. Elle enseigne aussi la physiopathologie pour le BTS diététique dans une école rochelaise. Elle est très connue, et pour cause ! J’adore sa vision des choses. Elle m’a expliqué en gros que la relation que l’on a avec notre corps dépend beaucoup de notre psyché, de nos traumatismes, de notre vie. Ainsi, nous perdons effectivement de vue énormément de choses : prendre du plaisir, s’aimer soi-même, aimer ce que nous avons dans notre assiette, prendre du temps pour nous, se découvrir… Alors, on l’interviewe ?

Interview

Les Chroniques d’Adélaïde : Pouvez-vous nous parler de votre parcours en deux mots ?

Laetitia Perrotin : En deux mots : parcours passion !

Istock @nortonrsx
Istock @nortonrsx

Après des études passionnantes et très scientifiques, je suis devenue diététicienne à 35 ans.  C’était une évidence ! Je me suis tout de suite installée en libéral, car je voulais avoir du temps pour les personnes, de l’autonomie, ainsi qu’une liberté de penser mon métier. J’ai ensuite complété ma formation initiale avec l’éducation thérapeutique du patient, mais ce n’était pas encore suffisant pour moi pour accompagner au mieux les personnes. C’est en 2016 que j’ai enfin trouvé le diplôme universitaire que je cherchais. Je ne voulais pas faire un DU exclusivement sur les TCA (troubles du comportement alimentaire), car la majorité des gens que je rencontre en cabinet ne sont pas dans ce cas de figure et je trouve cela aussi assez stigmatisant. Bref, j’ai passé le DU psychologie et pédagogie du comportement alimentaire avec l’université de médecine de Dijon. Suite à ça, j’ai fait évoluer ma pratique professionnelle dans une direction tellement plus humaine.

Istock @nortonrsx
Istock @nortonrsx

Depuis février 2021, j’ai commencé un nouveau diplôme avec l’université de médecine de Clermont-Ferrand et Saint-Étienne. C’est un DIU sur les thérapies comportementales et cognitives. Il me permet d’approfondir mes connaissances pour aider encore mieux les personnes qui me font confiance. C’est reparti pour 3 ans d’études.

 LCA : Pourquoi vous êtes-vous intéressée au côté psy de la diététique ?

Laetitia Perrotin : Pour deux motifs :

Istock @KatarzynaBialasiewicz
Istock @KatarzynaBialasiewicz

Le premier est lié à mon histoire personnelle. À l’adolescence, j’ai vécu une crise d’anorexie. On ne peut pas se sortir de l’anorexie sans prendre en compte son environnement, ses émotions, son psychisme, son histoire…. Tout est lié ! À mes 31 ans suite à un choc émotionnel, j’ai pris 25 kg en 6 mois. J’ai souffert d’hyperphagie sans m’en rendre compte. C’est au détour d’une photo de famille que je me suis dit « c’est qui cette dame » ? Bien, c’était moi ! L’assiette, c’est la vie ! Quand la vie est bousculée, il est souvent normal que l’assiette se déstabilise.

Istock @fizkes
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La deuxième raison, c’est que dans mes premières années de carrière, je voyais bien que travailler exclusivement sur l’assiette avait une efficacité très limitée. En travaillant avec ses rations, ses menus, ses plans alimentaires, les rééquilibrages fonctionnent bien à court et moyen terme, mais pas à long terme. La perte moyenne à long terme est de 4 kg avec un gros risque de tomber dans un effet yo-yo et une dérégulation alimentaire ! C’est pour cette raison qu’il était grand temps pour moi de remettre le mangeur, la mangeuse, au cœur de l’entretien pour trouver le « sur-mesure ». Comprendre la manière de vivre, l’histoire, les contraintes, les motivations, la relation à son corps, les pensées, les émotions… En faire l’impasse me paraît être une faute professionnelle.

LCA : D’où peuvent venir les troubles alimentaires (anorexie/boulimie) ?

Laetitia Perrotin : Les troubles alimentaires sont plurifactoriels.

Istock @deniskomarov
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Notre environnement avec les injonctions de la société participent activement. Notre famille, nos amis, l’entourage, souvent inconsciemment amplifient les troubles. Nos émotions, notre sensibilité, notre perception de nous-mêmes,
nos pensées, nos croyances autour des repas, de la nourriture, de ce qui doit « être bien ou pas ». Des professionnels de santé dont je fais partie, de notre vie et ses perturbations… Si on est heureux ou pas !

LCA : Pourquoi les régimes peuvent-ils être dangereux ?

Istock @RossHelen
Istock @RossHelen

Laetitia Perrotin : Je ne parle pas ici des régimes liés à une pathologie, ni d’un rééquilibrage alimentaire fait avec une diététicienne nutritionniste ou un médecin nutritionniste (qui sont d’ailleurs les seuls professionnels de santé reconnus en nutrition et alimentation) , mais bien des régimes commerciaux.

Istock @RossHelen
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En novembre 2010, l’ ANSES (L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) a sorti un rapport très explicite « régimes amaigrissants, pratique à risque ». Les régimes commerciaux de l’époque ont été passés au crible (notamment de la page 10 à 12 sur 158 pages). Ils changent de nom suivant les modes  : Le citron détox (non alimentation), le régime californien du Dr Guttersen, le régime du Dr Atkins, le régime du Dr Cohen « Maigrir le grand mensonge », le régime Montignac « Je mange donc je maigris », le régime du Docteur Ornish, le régime Scarsdale du Dr Tarnower, la Soupe aux choux (non alimentation), Weight Watchers, le régime Mayo (non alimentation), le régime Dukan… Ils sont globalement toujours sous le même schéma et font souffrir l’organisme qui n’a pas d’autre choix que de perdre sur le court terme et répondent à nos attentes « vite, vite et vite ».

Dans tous les cas, ce sont soit des régimes hypo-glucidiques, hypocaloriques, hypo-lipidiques, hyper-protéinés ou bien une combinaison d’un peu tout ça. Je vous donne quelques conséquences sur la santé :

Istock @RossHelen
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Pour les régimes hypocaloriques :

  • Acidose métabolique
  • Augmentation de la diurèse (urine) et natriurèse (augmentation du sel dans les urines)
  • Risque de lithiase biliaire (concrétion obstruant l’évacuation de la bile)
  • Inflammation et fibrose modéré au niveau hépatique (gros fois)
  • Altération de la masse maigre
  • Risque élevé d’hypokaliémie (insuffisance de potassium) avec un risque de mort subite
  • En cas d’activité physique risque vagal (trouble cardiaque ou cérébral) hypoglycémie
  • Risque de déshydratation

 

Istock @LanaStock
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Pour les régimes hyper-protéinés :

  • Acidose métabolique
  • Fuite du calcium dans les urines
  • Ostéopénie (déminéralisation)
  • Doublement du volume des reins
  • Excès de sel (élévation de la pression artérielle)
  • Augmentation des maladies cardio-vasculaires

LCA : Etes-vous inquiète si l’un ou l’une de vos patients(es) vous dit qu’il déteste son corps, qu’il se dégoûte, qu’il veut maigrir pour mieux se percevoir et pourquoi ? Existent-ils des solutions pour remédier à ça ?

Istock @monkeybusinessimages
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Laetitia Perrotin : Je ne connais encore personne qui n’a rien à redire sur son corps. Je ne suis pas du tout inquiète. Je parle des adultes. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les complexes, la honte du corps s’installent dans l’enfance et l’adolescence. Par exemple : vous assister, enfant, à une critique « bouboule » sur un autre enfant et le complexe est mis en place pour l’enfant qui le vit et vous-même.  La tolérance et l’acceptation de l’autre et des différences doivent s’apprendre dès l’enfance, mais pour le moment notre société ne fonctionne pas comme ça. Nous sommes écrasés en permanence par des médias qui nous disent à quoi ressembler. Aujourd’hui 8 français sur 10 contrôlent leur alimentation pour une raison ou une autre. La non-acceptation du corps à mon avis y est pour beaucoup, je pense.

Oui en consultation à travers des exercices pratiques, il est possible d’apprendre à s’accepter et de faire la paix avec son corps.

LCA : Que diriez-vous à des parents qui ont des adolescents(es) qui veulent faire des régimes draconiens et qui ne mangent presque plus ? Est-ce destructeur ou plutôt positif lorsque des parents disent à leurs enfants qu’ils sont gros et qu’il faut faire quelque chose ?

Istock @jacoblund
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Laetitia Perrotin :  Quand on fait faire un régime à un adolescent, vous augmentez ses chances qu’il prenne encore plus de poids.  Le moment de l’adolescence est un chamboulement pour le corps. Les garçons entre 10 et 19 ans prennent environ 30 kg de masse musculaire, les filles la moitié. La masse grasse des filles va se multiplier par 3 pendant cette période ce qui est totalement fonctionnel pour la vie. On assiste à la maturation des organes sexuels et de grands chamboulements hormonaux. La masse osseuse s’épaissit et s’allonge.  Je dirais « laissez les grandir » ! Ils ont déjà suffisamment de mal à vivre toutes ses modifications dans le corps, de trouver leur place dans le groupe, dans des nouveaux rôles d’homme ou de femme. Ouvrez le dialogue ! Proposez, s ’ils en ont envie, une démarche alimentaire mais n’imposez pas. Vous allez amplifier la souffrance de votre ado.

LCA : Maigrir est une chose compliquée mais grossir ne l’est-il pas aussi ? Quels peuvent être les risques lorsqu’on est trop menu(e) ?

Istock @fizkes
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Laetitia Perrotin : Je vois plus d’hommes qui souffrent d’être trop maigres que de femmes (culte de la minceur). Aujourd’hui la société impose aussi aux hommes qu’ils soient musclés. Sauf que si votre patrimoine génétique a fait que vous avez des muscles fins, vous pouvez faire des heures de musculation, vous resterez fin. Que vous soyez menu(e) ou charpenté(e), ça ne pose aucun problème tant que vous n’essayez pas d’être l’inverse de ce que vous a donné votre génétique.

Istock @shurkin_son
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LCA : Comment percevez-vous le Body Positive ?

Laetitia Perrotin : C’est ce que nous devrions apprendre à nos enfants. S’accepter soi-même et s’aimer. On a qu’une vie ! D’ailleurs vous avez parfaitement développé le sujet.

LCA : Quels conseils donneriez-vous pour s’accepter tel que nous sommes ?

Istock @Ridofranz
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Laetitia Perrotin : Arrêter de se comparer aux autres ! Prenez soin de vous comme la personne que vous aimez le plus au monde dans l’ici et maintenant. Vous me direz : « c’est facile à dire ». Je vous répondrais « ça s’apprend » ! Dans tous les cas vous pouvez passer votre vie à être en lutte avec vous même ou accueillir qui vous êtes. Accepter ne signifie pas subir et baisser les bras, mais prendre soin de soi avec bienveillance.

Istock @Ridofranz
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Si vous avez envie de découvrir et/ou de consulter Lætitia Perrotin, connectez-vous sur son site pour prendre un rendez-vous en présentiel et/ou en distanciel :

www.nutrition-pedagogie.fr

N’hésitez pas à suivre Lætitia sur son Instagram : @dietetiquenutrition17

 

Commerce digital : 43 millions d’acheteurs français et moi, et moi, et moi…

En 2019, presque 43 millions de français ont acheté sur Internet. 64 % de la population française a fait chauffer la CB ! 43 millions de cyberacheteurs !!! C’est une manne non-négligeable, non ? Et si la crise sanitaire n’avait fait qu’accélérer des habitudes de consommation qui avaient déjà changé à vitesse grand V depuis 2009. Il est alors temps de s’intéresser à nos nouveaux clients, à leurs profils, à leurs envies, de leur donner confiance et surtout, de maintenir voire de développer l’activité de nos entreprises.

Ils ressemblent à quoi les e-acheteurs en France ?

 

Istock @Poike
Istock @Poike

Le profil type du e-acheteur est une femme de 30 à 44 ans, cadre supérieur ou profession libérale. Elle habite la région parisienne ou à l’opposé la campagne. Sur Internet, elle consomme principalement des fringues, des articles de sports, des voyages et même de l’alimentation. L’avantage du web pour elle, c’est qu’elle achète principalement en France certes, mais peut élargir son choix en Europe.

Istock @SanneBerg
Istock @SanneBerg

Si on détaille un peu l’enquête numérique de 2019 de l’INSEE, on découvre que contrairement aux idées reçues, il n’y a pas que des jeunes (les 15 à 29 ans – 80%) qui consomment sur Internet :

  • 83 % ont de 30 à 44 ans
  • 71 % de 45 à 59 ans
  • 47 % de 60 à 74 ans
Istock @LightFieldStudios
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Très intéressant à savoir aussi :

  • 93 % sont des cadres et professions libérales
  • 87 % sont des professions intermédiaires (entre cadres et employés)
  • 77 % des employés
  • 73 % des artisans, agriculteurs et commerçants
  • 68 % des ouvriers

La donnée la plus utile dans le cadre de nos entreprises, c’est de découvrir que 65 % des e-acheteurs sont des habitants de communes rurales et 60 % de communes de 2.000 à 50.000 habitants !

Le e-commerce, c’est donc l’avenir ?

 

Istock @Deagreez
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Ben oui, vous avez tout compris ! Il ne faut plus imaginer qu’après les confinements à rallonge, les couvre-feu et la crise sanitaire, tout va redevenir comme avant. C’est absolument faux ! Avant… L’avenir n’était déjà plus dans le fait de venir exclusivement dans sa petite boutique préférée (en tous les cas, de moins en moins). Aujourd’hui on veut consommer rapidement, facilement, trouver la juste qualité qu’on cherche, avoir du choix et des e-commerçants qui nous ressemblent et à qui ont fait confiance !

Nasdaq.com, dans une enquête de 2017, analyse des statistiques. Ils tirent la conclusion qu’en 2040, 95 % des achats seront faits en ligne (je vous rappelle qu’aujourd’hui nous sommes à 64 %). Vous pensez que c’est dans longtemps ? Faute !!! Ça sera progressif… Jusque-là (depuis 2009), la progression moyenne est d’environ 12 à 15 % de croissance en vente digitale par an. Elle va s’accélérer du fait des évènements de l’année dernière.

Istock @Jevtic
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En février 2020, la FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) explique qu’en 2019 le total de ventes sur Internet, c’est plus de 103 milliards d’Euros. Elle développe les habitudes de la consommation digitale : des paniers en-dessous de 60€ en moyenne, mais avec un volume accru de transactions. L’un dans l’autre, des tensions économiques et sociétales dégradées depuis plusieurs années n’y sont pas pour rien dans le choix des e-acheteurs qui cherchent prix, qualité et services.

En 2019, + 15% de création de sites marchands par rapport à 2018 (et ça, ce n’était pas la COVID à l’époque). Ça signale des changements d’habitudes et une diversité de choix pour les consommateurs. L’utilisation des tablettes et des téléphones intelligents n’y sont certainement pas pour rien. Le choix des sites et des produits représente une réelle concurrence pour des commerces indépendants !

Mais on fait comment pour attirer les cyberacheteurs du coup ?

 

Istock @fizkes
Istock @fizkes

1 – Et bien on reprend ses fondamentaux de la com évidemment : pourquoi les gens viennent me voir MOI, plutôt que mes concurrents ? Qu’est-ce qu’il y a chez moi, qu’il n’y a pas ailleurs ? Qu’est-ce qui fait que je suis bon(ne) dans mon job ? Est-ce que ma cible (ma clientèle) est satisfaite de mes services, de mes choix ? Quel est mon panier moyen ? Combien ai-je de visites présentielles par jour/semaine/mois ? Que représentent mes ventes par le web dans mon chiffre d’affaire ? Pourquoi mes clients achètent tel produit, plutôt que tel autre ? Bref, on s’active et on cogite ! C’est ce qui guidera le choix de notre communication, des produits qu’on met en ligne et en avant, d’autres produits dont on se servira en vente additionnelle/transversale (par exemple un soin, un shampoing, une barrette à cheveux ou un foulard chez une coiffeuse).

L’idée n’est pas de savoir ce qui nous plaît à NOUS, mais ce qui plaît à NOTRE CIBLE et comment nous allons la stimuler (avec notre site ou un plateforme). Capiche !?!?!?

 

Istock @Prostock-Studio
Istock @Prostock-Studio

2 – Il est évident que sur le web, nous n’avons pas de conseiller en face de nous, donc les photos sont essentielles et sont celles qui vont accrocher l’e-consommateur. A défaut de faire appel à un photographe professionnel (ce n’est plus si cher que ça et la qualité vaut bien un effort !), appliquez vous à faire un beau cliché pensé, mis en scène et propre. Ensuite ce sont les descriptions que vous publierez qui feront la différence ! L’ensemble des deux va créer l’impulsion d’achat.

Je vous explique : si sur votre photo, on voit un plafond ou le sol ou encore des objets qui détournent l’attention, ça fera amateur et le cyberacheteur passera à autre chose… S’il veut de l’amateurisme, il va sur des sites dédiés à la vente d’occasion entre particuliers. Les entreprises et les commerces ne sont pas des amateurs, mais des pros ! Si vos descriptions ne sont pas complètes, et ne donnent pas confiance en vous ET dans le produit, le consommateur partira directement chez un concurrent. Publier une photo, une mini-description et un prix donneront l’impression au cyberacheteur d’être pris pour une CB. Vos concurrents font mieux : ils respectent le cyberacheteur, le bichonnent et lui font se sentir unique. Pire que tout, votre prospect sera déçu.

Istock @fizkes
Istock @fizkes

Il ne faut pas oublier que la commercialisation de votre article n’est pas de la publicité sur un encart papier des années 80 (désolée, mais le digital est exigeant). La vente de vos produits et la manière dont vous allez les vendre vont créer votre e-réputation. Cette réputation ou les mauvais retours qu’on fera de vous, vont bien plus vite que la réputation classique. Une mauvaise e-réputation peut devenir virale (genre oui, comme la COVID) et vous déglinguer bien plus rapidement que vous ne le pensez !

Exemple, si vous vendez des vêtements n’oubliez pas de donner la largeur d’aisselle à aisselle, la largeur de la taille, des hanches des jambières si ce sont des pantalons/jeans, la longueur des jupes ou des manteaux et la composition des matières. Les tailles M, L ou XL ne suffisent pas. Une taille L n’est pas la même si elle est française, US ou européenne. Plus vous donnerez d’informations, plus l’acheteur aura confiance. Moins vous en mettrez, plus il va se défier et ne prendra pas le risque de devoir retourner un article.

En résumé…

 

Istock @AlexVolot
Istock @AlexVolot

1 – Acceptez l’idée que les règles ont changé et que ce n’est pas que à cause des confinements ou des couvre-feu que le digital a envahi les psychés de nos clients (la crise sanitaire est un drame parfois, mais a aussi bon dos en matière de numérique dans certaines activités).

 

Istock @triocean
Istock @triocean

2- Interrogez-vous sur votre cible (pas sur VOUS ni sur vos goûts ! Car VOUS, le client s’en fout ! Par contre, il aime qu’on le séduise et qu’on le fasse rêver sans le décevoir).

 

Istock @Natalia_Grabovskaya
Istock @Natalia_Grabovskaya

3 – Prenez du temps pour ne pas vous faire une e-réputation de m****(donc mettez de belles photos et des descriptifs détaillés, sérieux, professionnels en vous mettant à la place de votre cyberacheteur sans le prendre uniquement pour une CB) !

Bonnes ventes mes Addeladicts !