Slasher ou l’avenir de la génération Z !

Publié le 29 mars 2018 Catégorie : Family’s Business, Le monde de l'entreprise

Je vais vous faire une confidence : je suis une slasheuse et fière de l’être ! Savez-vous ce que c’est ? C’est le fait de cumuler plusieurs jobs. Ça, au vu de l’évolution du monde du travail, c’est l’avenir. Surtout pour les jeunes. C’est une évidence.

Slasheur, vous avez dit Slasheur ?

Le slash, c’est le « / », la barre de fraction entre des mots. Par exemple, quand je me parle de ce que je fais, je précise que je suis Attachée de presse/Bloggeuse/Gestionnaire d’une entreprise artisanale/Créatrice de bijoux. Oups ! On dirait que toutes mes activités sont antinomiques… Pourtant, non ! J’utilise professionnellement plusieurs de mes compétences. J’aime surfer entre mes différents jobs. Du coup, je ne m’ennuie jamais et je suis investie à 2000 % parce que j’aime ce que je fais à chaque fois. Et puis, c’est moi… Enfin… C’est mon « moi pro » !

En outre, je ne suis pas seule à faire ça, vous savez… Nous sommes plus de 5 millions à slasher aujourd’hui. Dans l’avenir nous serons encore plus nombreux ! Mon quotidien libre et excitant sera celui de la génération Z.

D’où ça vient ce truc ?

© Stocklib Dmitriy Shironosov
© Stocklib Dmitriy Shironosov

Suite à l’apparition des auto-entrepreneurs en 2008, les travailleurs pluriactifs représentent en 2013, environ 10 % de la population active. En 2016, on dénombre 4,5 millions de slasheurs (soit un peu plus de 15 %), sur 29,2 millions d’actifs (selon l’Insee).

© Stocklib mavoimage
© Stocklib mavoimage

A la base, c’est une histoire de revenus insuffisants pour vivre qui génèrent cette situation : licenciements, jobs à temps partiel, emplois précaires, petits salaires, coût de la vie qui ne cesse d’augmenter… S’associent à ces profils, des personnes qui sont « adaptables », ayant plusieurs cordes à leurs arcs. D’ici qu’elles aient des passions réellement différentes de leur emplois, qu’elles soient éprises de liberté, elles ne supporteront pas de se sédentariser dans un seul job et auront besoin d’autres horizons à cause ou grâce à une société en constante évolution

Et voilà des générations dont les codes s’entrechoquent :

© Stocklib goodluz
© Stocklib goodluz

La génération X (née entre 1960 et 1979) : elle vote des lois qui bouleversent et bouleverseront définitivement le quotidien des générations Y et Z qui sont et arrivent sur le marché de l’emploi. Elle a vu le déclin des empires coloniaux, la fin de la Guerre froide, la chute du mur de Berlin. Cette génération a galéré professionnellement pour trouver un emploi. Elle s’y accroche quoiqu’il arrive (travail au premier plan). Elle veut être Calife à la place du Calife, aime les expériences, l’égalité des sexes, l’écologie et l’immédiateté de ce qui se passe dans leur vie. Elle veut tout, tout de suite.

© Stocklib Evgeny Ustyuzhanin
© Stocklib Evgeny Ustyuzhanin

La génération Y (née entre 1980 et 1994). Les Digital Natives sont nés dans un monde avec le SIDA. La télévision, les jeux vidéo, les ordinateurs sont leur quotidien. Ils ne doutent pas d’eux, car ils font plus d’études que leurs aînés et remettent en question l’autorité en général. Ils privilégient le bien-être dans tous les sens du terme. C’est une génération désabusée et méfiante qui affiche une vraie volonté d’évoluer, d’être indépendant, aime se former et se veut libre. Ce sont eux, avant les autres ! Les Y vont où le vent les porte. Ils hyperconsomment le monde, les entreprises, le sexe. Si vous voulez faire vibrer des Y dans la vie privée comme dans la vie pro, faites leurs briller les yeux. Ambitieux, inventifs, rebelles, ils aiment le plaisir dans le travail, la nouveauté et les résultats rapides.

© Stocklib wang Tom
© Stocklib wang Tom

La génération Z (née depuis 1995) : silencieuse dit-on, cette génération a grandi avec les attentats du World Trade Center en 2001, la guerre contre le terrorisme, la technologie, la connectivité, la communication, la créativité et les réseaux sociaux. Le monde est à leur portée de mains. Leurs contacts se comptent par milliers sur les plateformes numériques (Twitter, Tinder, Tumblr, Instagram, Vine…), mais si les Z consomment sur Internet, ils le font aussi dans les boutiques. Ils aiment le virtuel mais ont besoin de contacts et de réalité. Accrochés à des valeurs morales certaines, ils sont hyperconnectés, voyageurs, militants, et font face à un avenir incertain. Alors, ils commencent d’ors-et-déjà à mettre des stratégies en place pour leur futur.

Et dans le travail maintenant, c’est quoi l’avenir ?

© Stocklib s4svisuals
© Stocklib s4svisuals

Avec les Y, nous arrivons avec de nouveaux schémas d’entreprises : elles sont dites « libérées » et « agiles ». Nous passons de la subordination (management pyramidal) à la collaboration (mangement horizontal). La vision du travail change, celle du leadership aussi.

Même si les Z préfèrent l’éthique dans une vie personnelle ET professionnelle, ils veulent surtout rester libres. Petit à petit, ce qui se dessine pour eux dans le futur, c’est 50 % de salariés monoactifs et 50 % de slasheurs ou pluriactifs. Heureusement pour eux !

© Stocklib Dmitriy Shironosov
© Stocklib Dmitriy Shironosov

L’économie change. Le monde du travail suit, et fera disparaître ou fortement diminuer, petit à petit, les formules traditionnelles de type fonctionnariat ou les carrières de 40 ans dans la même boîte. Ils s’adaptent déjà alors qu’ils arrivent à peine sur le marché de l’emploi.

Quels seront les jobs de la génération Z ?

Il semblerait que 85 % des métiers de 2025/2030 n’existent pas encore, et dont l’émergence des nouveaux jobs d’aujourd’hui en seraient la résurgence.

© Stocklib gstockstudio
© Stocklib gstockstudio

L’hyperconnectivité aura besoin de spécialistes tels que les développeurs de mégadonnées, d’applications mobiles, de cybersécurité.

La communication liée à la surconsommation de l’image et des réseaux sociaux va développer les communicants de tous horizons (et tout le monde en aura besoin).

© Stocklib dolgachov
© Stocklib dolgachov

Les métiers du Bâtiment font appel à de plus en plus aux nouvelles technologies de pointe et auront besoin de spécialistes techniques maîtrisant chacune d’elles.

L’arrivée d’ici 15 à 20 ans de la génération X à la retraite va libérer des emplois. Se développeront les jobs liés aux services à la personne pour le 3ème âge (à partir de la soixantaine), 4ème âge (personnes âgées dépendantes) et 5ème âge (les plus de 95 ans)

Sans oublier, les pilotes de drones, les juristes verts, les consultants en RSE, les métiers liés aux énergies, aux transports, entre autres…

L’évolution a déjà commencé !

J’avoue que lorsque je me suis retrouvée sur le marché de l’emploi il y a 5 ans, lors d’un entretien d’embauche dans un groupe, le DRH m’a donné 2 mn pour lui dire pourquoi il devrait m’embaucher. Ce à quoi, je lui ai répondu : « Dites-moi vous, pourquoi, moi je devrais accepter de bosser pour vous ! » Il n’a pas su quoi répondre !?!?! Ce positionnement change la donne ! Et les Y et les Z pensent comme ça.

© Stocklib Andor Bujdoso
© Stocklib Andor Bujdoso

Même si les compétences professionnelles peuvent se trouver un peu partout sur le marché de l’emploi au vu de la profusion de l’offre, il y a des entreprises qui vous donne envie de vous investir, d’autres pas. La fierté d’appartenance, les valeurs qu’une entreprise prône, développe, défend. Le sens donné au travail que l’on exerce (pas que pour le fric j’entends), la qualité de la vie au travail, l’envie de venir bosser tous les jours… Il n’y a pas que le salaire à prendre en compte ! Ça les Z l’ont pigé.

© Stocklib langstrup
© Stocklib langstrup

Pour retenir un Z, il faudra mettre autre chose sur la table que le salaire. Il faudra valoriser l’éthique et les valeurs de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Si elles ne sont pas à la hauteur de leurs combats et de leurs implications de leurs vies personnelles, ils resteront libres et partiront puisqu’ils pourront être leur propre patron. Et quand ils seront patrons, ils s’arrogeront le droit, en plus, de choisir leur clientèle.

Mais alors…

© Stocklib Cathy Yeulet
© Stocklib Cathy Yeulet

Les Y et les Z sont nés avec la crise. Inutile de la leur jouer négatif ! Ils s’adaptent à la nouvelle économie, à ce nouveau monde du travail qui se profile déjà depuis quelques années. Ils auront un job qu’ils pourront exercer en tant que salarié et/ou en tant qu’entrepreneur. Ils n’attendent pas que la société leur dicte sa loi : Eux, changent les diktats !

4 réflexions sur « Slasher ou l’avenir de la génération Z ! »

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A propos de l’auteure

Fille d’un artisan-expert judiciaire, puis chef d’entreprise à mon tour, j’ai décidé de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. J’ai alors œuvré dans le 1er groupe de presse français pendant 15 années. La filiale dans laquelle je travaillais a fermé ses portes après plus de 40 ans d’existence. D’un malheur est né un rêve. Je me suis alors inscrite dans une célèbre école de journalisme. Et mon diplôme d’attachée de presse en poche… Me voici…

Vous allez découvrir que je suis spontanée, capricieuse, espiègle, malicieuse faut-il croire, rêveuse sûrement, contemplative absolument, timide beaucoup et agaçante semblerait-il, sans aucun doute, pour certains…

Ce sont assurément pour toutes ces raisons, qu’il vaut mieux que j’écrive, c’est encore là que je reste la plus mignonne… Quoique !

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