Ehpad : nouvelles maisons de retraite, nouveaux lieux de vie !

Publié le 25 janvier 2021 Catégorie : Reportages

Si je vous dis « maisons de retraite » à quoi pensez-vous ? De vieilles institutions surannées des années 50 ou des hébergements sécurisés, modernes et confortables comme le sont les Ehpad d’aujourd’hui ? En 2018 l’État recensait 15 millions de personnes de plus de 60 ans dont 8% étaient dépendantes. En 2020, seuls 800.000 résidents en perte d’autonomie sont accueillis dans les 7.000 EHPAD qui existent en France.  Et si nous faisions un petit focus sur ces mystérieux hébergements ?

C’est quoi un EHPAD ?

 

Istock @Inside Creative House
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Un EHPAD, c’est un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes. Ce sont des établissements médicalisés où les résidents de plus de 60 ans semi-valides ou invalides sont hébergés et y reçoivent des soins. A noter, qu’avec une dérogation de l’ARS, on peut en profiter plus tôt.

Le personnel y est varié :

Istock @byryo
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  • Médecins
  • Infirmiers(ières)
  • Aides-soignants(tes)
  • Assistants(es) de soins gérontologiques
  • Aides médico-psychologiques
  • Orthophonistes
  • Ergothérapeutes
  • Psychologues
  • Agents de services hospitaliers
  • Agents de nettoyage
  • Cuisiniers
  • Animateurs(trices)
  • Et bien sûr tout le personnel administratif (assistantes, comptables, DRH, DAF, etc…).

 

Tout le monde peut y aller ?

Non, absolument pas ! Il faut avoir 60 ans ou plus pour y être accueilli, être semi-valide ou invalide (sauf dérogation) comme on l’a vu un peu plus haut.

Istock @KatarzynaBialasiewicz
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Être semi-valide ou semi-autonome signifie que le résident a besoin d’une légère assistance dans les tâches de la vie quotidienne. Par exemple : prendre ses médicaments, marcher/se déplacer, faire le ménage, ses courses, utiliser certains appareils, ne plus savoir utiliser sa tv, son téléphone, se laver, etc… Cela peut être dû à des difficultés cognitives (usure du cerveau comme la démence sénile). Ce sont de légers handicaps qui gênent le quotidien et qui parfois peuvent devenir dangereux si la personne reste seule.

Istock @byryo
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Être invalide ou en perte d’autonomie totale veut dire que le résident a besoin d’une surveillance et d’un accompagnement constant. Leur perte autonomie psychologique et physique ne leur permettent plus de vivre seul et est totalement dangereuse pour eux.

Important à savoir : Les personnes âgées sont des personnes à part entière dont les envies comptent aussi aux yeux de l’État et des EHPAD. Afin d’éviter des abus, il n’est pas possible d’accompagner une personne en EHPAD contre sa volonté. La loi en France est ainsi faite que si une personne refuse d’aller en EHPAD, aucun établissement ne la recevra ! C’est le décret 2016-1743 qui définit les modalités de séjour des personnes âgées dans ces établissements et la réforme du 02 janvier 2002 de la loi de juin 1974.

C’est l’angoisse d’aller en EHPAD. On y attend la mort ?

 

Istock @PIKSEL
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Oui et non ! On vit de plus en plus vieux, et nos corps et nos esprits se dégradent avec l’âge. C’est une évidence… On a tous une date de péremption ! Il est donc vrai qu’on peut y finir sa vie, par simple logique et par déduction. Imaginer que les EHPAD sont des mouroirs est un préjugé comme dans beaucoup de métiers.

En règle générale, ces lieux de vie sont faits pour permettre à nos aînés de vivre bien, dans les meilleures conditions possibles et pour recevoir des soins dont ils ont besoin. Cela implique qu’il faut du personnel adapté, compétent et bienveillant. Évidemment qu’on peut y mourir (tout comme on meurt chez soi ou à l’hôpital), parce que c’est aussi la suite logique de la vie, et ça, on a trop tendance à l’oublier dans notre culture.

Istock @cyano66
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Ce que nous ne savons pas, c’est que le décès d’un résident est quelque chose de difficile pour les autres pensionnaires, mais aussi pour le personnel. Mais oui… Même si le personnel des EHPAD est formé pour appréhender la fin de vie, on ne peut pas totalement être insensible à ça. Prôner le contraire est un jugement insultant pour ces professions. D’ailleurs ce fameux jugement n’est pas porté sur le personnel hospitalier, alors que ce sont les mêmes fonctions. Pourquoi ? Parce que la vieillesse associée à la mort est un sujet tabou qui met mal à l’aise selon notre éducation.

Des protocoles sont mis en place pour ce moment tragique de la vie. Directives anticipées, personne de confiance, respect des souhaits des résidents ! Tout a été prévu dès leur arrivée. Chaque salarié mettra un point d’honneur à mettre en place tout ce qu’il faut pour ne pas abandonner la famille à son chagrin.

De nouveaux métiers entrent dans les EHPAD ?

 

Istock @KatarzynaBialasiewicz
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Oui, en effet ! Je vous le disais au début du billet, les EHPAD ont évolué. On oublie parfois que ce sont des entreprises où l’on trouve une foultitude de métiers. Du corps médical (médecins coordonnateurs, gérontologues, psychomotriciens) à l’administratif, à la logistique, à l’entretien, au paramédical entre autres.

Istock @Wavebreakmedia
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Ainsi, certains résidents peuvent avoir des entrevues avec des réfléxologues, bénéficier de soins aux huiles essentielles pour mieux vivre un traitement ou supporter des douleurs. Ils peuvent aussi assister à des ateliers ludiques ou artistiques pour stimuler le cerveau, à des ateliers anti-stress pour les angoissés, se faire coiffer, profiter de massages pour être le plus alerte possible physiquement, faire de la gymnastique aussi pour les plus valides. Bref, en dehors des soins, les résidents peuvent aussi avoir des loisirs. Tout dépend des options que proposent les Ehpad.

Et puis, ce ne sont pas des prisons non plus. Certains résidents sortent (pour les plus valides bien sûr) et peuvent aller en ville ou se promener, visiter leur famille… Tous peuvent recevoir des visites, fêter leur anniversaire, ou d’autres évènements.

Mais ça coute une blinde non ?

 

Istock @KatarzynaBialasiewicz
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Ah c’est sûr que ce n’est pas gratuit ! Vous avez compris que les résidents ne sont pas laissés entre les mains de n’importe qui et que tout, absolument tout, est géré : de l’hébergement, à la toilette, aux soins, aux ateliers, aux repas, loisirs, blanchissage et ménage. Donc il faut payer les salaires, les intervenants, les équipements, les locaux/hébergements, les repas, les soins, etc…

Dans les hôpitaux aussi vous payez les prestations que vous recevez, mais comme c’est la CPAM et votre complémentaire maladie qui payent, vous ne vous en apercevez pas. Les hôpitaux sont aussi gérés comme des entreprises, mais c’est moins visible. Certains hôpitaux sont d’ailleurs plus réputés que d’autres, exactement comme les Ehpad !

Istock @KatarzynaBialasiewicz
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Alors, oui cela a un certain coût. En France, on peut compter environ 2.000€ à 3000€/mois pour un hébergement en EHPAD (dans le privé, public et associatif). Tout dépend bien sûr des prestations proposées.

Si la retraite du résident ne suffit pas, des assistantes sociales peuvent accompagner cette demande. Il y a des aides pour y parvenir comme le précise le site maisons-de-retraite.fr :

 

Istock @evgenyatamanenko
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Sans compter les descendants… Eh oui, les enfants et petits-enfants ont une obligation légale d’aider leurs parents, leurs grands-parents, et même leurs beaux-parents… Dans la limite de leurs moyens bien sûr, ils devront participer à la vie de leurs aînés.

Pourquoi mettre ceux qu’on aime dans un EHPAD ?

Bien souvent la famille n’est plus apte à pouvoir s’occuper du quotidien d’une personne âgée surtout quand notre aîné a besoin de soins et d’une attention de tous les instants. Sommes-nous les mieux placés pour nettoyer les défécations intempestives ou faire la toilette intime de nos parents ?

Istock @KatarzynaBialasiewicz
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Pire que ça, certains enfants ou petits-enfants ne sont pas en mesure de supporter l’impact psychologique que cela représente. Des statistiques dans la profession précisent que 70% de la maltraitance sur les personnes âgées ont lieu au domicile ! C’est difficile à lire, mais c’est une triste réalité. Dans les maltraitances, il faut compter les sales réflexions, les insultes, les humiliations, ou même des personnes laissées à l’abandon, pas lavées, dans leurs excréments ou dans le froid.

L’exaspération ou le désespoir d’une très lourde charge abîme un quotidien souvent difficile. Sans compter que c’est loin d’être simple de voir quelqu’un qu’on aime, qui a été un pilier pour nous, avoir besoin d’aide pour tous les gestes de la vie et finalement devenir aussi fragile qu’un enfant en bas âge.

Istock @fizkes
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La maltraitance psychologique peut alors passer dans l’autre camps : ce sont les enfants qui s’occupent de leurs parents qui la subissent. Au-delà de la surcharge de travail que ça leur donne, en plus de leur propre famille et de leur travail, ils n’ont plus aucune vie privée et ne sont pas compétents pour la multitude de tâches à accomplir. Sans compter l’immense stress engendré par la peur au ventre de trouver son parent décédé chez lui après une chute ou qui a « fugué » et s’est perdu dehors, victime de tous les dangers (météo, voitures, etc…) comme cela arrive souvent.

En EHPAD, le personnel est rompu aux bonnes pratiques et est vigilant à la santé des résidents. Contrôlés par l’État très régulièrement, ces établissements permettent aux familles de vivre une belle relation avec leurs aînés, privilégiant le plaisir de se voir sans contrepartie déplaisante.

Istock @PIKSEL
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Il ne faut pas culpabiliser d’accompagner nos parents ou nos grands-parents dans un EHPAD. Ce n’est pas un abandon si on continue d’aller les voir, de leur téléphoner et de les faire participer à notre vie comme s’ils étaient encore chez eux. C’est un geste d’amour que de prévoir que tout se passe bien pour les accompagner décemment pour le reste de leur existence. Avoir une fin de vie la plus agréable possible est un privilège car comme l’écrivait Victor Hugo « La vieillesse bien comprise est l’âge de l’espérance ».

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A propos de l’auteure

Fille d’un artisan-expert judiciaire, puis chef d’entreprise à mon tour, j’ai décidé de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. J’ai alors œuvré dans le 1er groupe de presse français pendant 15 années. La filiale dans laquelle je travaillais a fermé ses portes après plus de 40 ans d’existence. D’un malheur est né un rêve. Je me suis alors inscrite dans une célèbre école de journalisme. Et mon diplôme d’attachée de presse en poche… Me voici…

Vous allez découvrir que je suis spontanée, capricieuse, espiègle, malicieuse faut-il croire, rêveuse sûrement, contemplative absolument, timide beaucoup et agaçante semblerait-il, sans aucun doute, pour certains…

Ce sont assurément pour toutes ces raisons, qu’il vaut mieux que j’écrive, c’est encore là que je reste la plus mignonne… Quoique !

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