Bonne fête les Daronnes !

Publié le 25 mai 2021 Catégorie : Chroniques

On ne va pas se mentir : c’est facile d’être une maman (ou presque) ! Avec 753.000 naissances l’année dernière en France, il y a de moins en moins de jeunes mamans. 13.000 de moins qu’en 2019 qui comptait déjà 6.000 bébés de moins qu’en 2018. Les mamans seraient-elles en voie de disparition ? Oui peut-être, parce que plus personne n’ignore aujourd’hui qu’avoir un enfant signifie en prendre pour 20 ans au minimum ! En général, c’est plutôt perpète !

C’est quoi être maman ?

Très clairement, tout dépend de notre culture, de notre âge, de nos envies aussi. A la limite, c’est presque facile d’être une bonne maman. Aimer son enfant, c’est simple. Comme toutes les mères, nous pouvons gravir des montagnes pour nos enfants. Nous ferions n’importe quoi pour eux. Normal ! Parce qu’aimer, c’est ce qu’il y a de plus aisé.

Istock @evgenyatamanenko
Istock @evgenyatamanenko

A côté de l’amour, il y a l’éducation et ça, c’est déjà moins simple : savoir dire non pour leur apprendre qu’il y a des règles dans la vie, certaines que l’on peut enfreindre, d’autres pas. Leur apprendre à profiter de leur jeunesse tout en préparant leur avenir et les rendre autonomes. Se battre pour eux quand il s’agit de notre belle planète et des animaux. Leur donner des valeurs, leur permettre d’être auto-critique, d’être conventionnel, de ne pas l’être, d’être là n’importe quand et n’importe où pour eux. Savoir leur dire quand ils font n’importe quoi, les guider, les écouter, s’effacer quand il faut même si on préfère rester près d’eux et les étouffer d’amour, savoir leur dire qu’on les aime …

Il y a aussi ces mamans qui donnent naissance à des enfants et qui ne peuvent pas les élever parce qu’elles n’y arrivent pas, ou qu’elles ne peuvent pas ou plus. Aucune d’elles n’a envie de ça, et pourtant… Certaines laissent à d’autres le soin de s’occuper de leur bébé, parce qu’elles savent qu’elles ne pourront pas le faire, qu’elles n’en n’ont pas la force. Elles ne le savent pas, mais ça aussi, c’est un acte d’amour quoiqu’on en dise. Il faut avoir du courage pour reconnaître qu’on ne pourra s’occuper de ce qu’on a de plus cher au monde.

Istock @evgenyatamanenko
Istock @evgenyatamanenko

Et puis, il y a ces adorables mamans de cœur ! Celles qui sont de vraies sources d’inspiration, celles qui vont changer votre vie et faire de votre quotidien, un chemin pavé d’amour, de bonheur et de présence rassurante… Celles qui aiment sans condition, comme ça, juste pour le plaisir ou parce qu’elles sont tout simplement des saintes… Oui, il n’y a pas besoin d’avoir un lien de sang pour être daronne.

Alors oui, on les aime ces mamans, toutes autant qu’elles sont, chacune dans leur genre car elles ont le mérite d’avoir été là à un moment donné de notre existence, parfois pour la vie et même au-delà…

Pourquoi souhaiter la fête des mères ?

Dans un discours politiquement correct, nous pouvons valoriser le sacrifice maternel, l’amour, blablabla… En réalité, la fêtes des mamans devrait être un dédommagement…

Istock @Nastco
Istock @Nastco

Tout simplement, parce qu’on a vomi pendant trois mois, puis pendant six mois on s’est explosé le ventre, les cuisses et les seins, qu’on a passé 12 h à hurler et à morfler tout ce qu’on peut… Et parce que même si notre gosse est moche, on garantit à tout le monde que c’est le plus beau du monde… Mais ça, ce n’est que le début…

Après, tant que Bébé ne marche pas, on peut encore prétendre être des humaines même si on ne dort plus tout à fait beaucoup… Dès que bébé marche, il explore le monde, et c’est alors du Redbull, du café et/ou des emphets (à consommer avec modération… Heu… Non, à ne pas consommer) qu’il nous faut consommer pour être derrière lui sans arrêt… Là déjà, on a pris 3 ans fermes et quelques cernes…

Bébé grandit et après toutes les maladies infantiles, les nuits blanches et une vie sexuelle en berne, Bébé devient un gamin ingrat : on arrive à 7 ans… Notre petiot a des idées bien à lui, vous dit non et ne veut pas qu’on le voit avec Maman (c’est la loose) … On arrive à 12 ans… Sans compter l’adolescence où à 16 ans, ils sont bordéliques, ils savent tout sur tout, et ont les hormones en folie…

Istock @AaronAmat
Istock @AaronAmat

La majorité à 18 ans leur impose une espèce de supériorité fébrile où ils vous font comprendre qu’il y a bien longtemps que vous êtes à la ramasse, que vous devez avoir 15 ans dans votre tête selon leurs dires (entendre que c’est une critique et que ça, c’est moche/nul/débile). Votre jeune adulte tente de vous driver, vous juge et finalement c’est à 30 piges, après quelques gadins qu’il se rend compte que vous avez tout de même eu du mérite parce qu’après un retour vite fait à la maison (après une période de chômage ou de rupture sentimentale), qu’il se rend compte qu’on fait ce qu’on peut dans la vie

Istock @Albina Gavrilovic
Istock @Albina Gavrilovic

Le top est si vos enfants se reproduisent… Même si la terre ne les porte plus à la naissance de leur progéniture (oh my God, on a dû être comme ça nous aussi !), à l’adolescence de vos petits-enfants, ils redescendront sur terre et se feront recaler eux aussi en tant que looser, en sortant les sempiternelles phrases du genre « tu feras ce que tu veux quand tu seras chez toi ! ». Ils auront enfin la certitude que vous être une déesse…

Alors, oui ! Oui, on prend cher quand on devient daronne ! La perpétuité, c’est encore trop court aux vues de ce qu’il faut supporter. Tout ça pour de jolis sourires et des gazouillis adorables qui nous font fondre d’un amour gâteux et nous font nous damner pour l’éternité.

Istock @AaronAmat
Istock @AaronAmat

T’es plus libre de sortir mal fagotée et mal coiffée, de faire des bêtises, de picoler, de faire la fête, de faire n’importe quoi, de dire des horreurs totalement incorrectes… T’es obligée de faire semblant d’être géniale et d’être super bien comme il faut, bien sous tous rapports évidemment parce que tu deviens un modèle et que tu dois être irréprochable ! Sans compter les dommages physiques et nerveux qu’on subit après autant d’années d’exploits surhumains.

Donc oui, nous devons être dédommagées pour tout ça ! C’est clair…. Nous le méritons et nous le revendiquons ! Oui, nous sommes de supers daronnes qui déchirent et qui méritent des tonnes de cadeaux (et pas que des colliers de nouilles ou des galets peints ok !!!) et du temps que nos gamins rechignent à nous accorder parce que c’est la vie et qu’ils ont des millions de trucs kiffants à faire (ouf !!!).

Ça vient d’où les fêtes des mères ?

C’est le bazar ! Tout part d’une légende urbaine comme quoi, ce serait Pétain qui aurait lancé le truc en 1942. Mais non, ce n’est pas totalement vrai. Il a surfé sur une vague américaine qui valorisait les mères depuis 1870, fête qui existait d’ailleurs déjà dans un petit village de l’Isère depuis 1906.

Istock @Ridofranz
Istock @Ridofranz

Mais si les deux américaines (Julia Ward Howe et Anna Jarvis) avaient internationalisé cette sacrée journée, sachez que par le passé, les Chrétiens (Catholiques et Protestants confondus) célébraient la maternité lors du quatrième dimanche de Carême. Ils n’avaient rien inventé car dans l’antiquité, des rites païens glorifiaient la fertilité tout comme dans la mythologie grecque où la mère de Zeus était mise à l’honneur au printemps.

Istock @JohanJK
Istock @JohanJK

En tous les cas, si le fait d’être mère (ou maman, c’est selon notre sensibilité) est mis en exergue le 30 mai cette année, il faut bien retenir ce qu’écrivait Pam Brown, merveilleuse femme de lettre britannique, et récompenser à leur juste mesure les daronnes de ouf que nous sommes : « L’amour d’une mère c’est comme l’air, c’est tellement banal qu’on ne le remarque même pas. Jusqu’à ce qu’on en manque ! ».

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A propos de l’auteure

Fille d’un artisan-expert judiciaire, puis chef d’entreprise à mon tour, j’ai décidé de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. J’ai alors œuvré dans le 1er groupe de presse français pendant 15 années. La filiale dans laquelle je travaillais a fermé ses portes après plus de 40 ans d’existence. D’un malheur est né un rêve. Je me suis alors inscrite dans une célèbre école de journalisme. Et mon diplôme d’attachée de presse en poche… Me voici…

Vous allez découvrir que je suis spontanée, capricieuse, espiègle, malicieuse faut-il croire, rêveuse sûrement, contemplative absolument, timide beaucoup et agaçante semblerait-il, sans aucun doute, pour certains…

Ce sont assurément pour toutes ces raisons, qu’il vaut mieux que j’écrive, c’est encore là que je reste la plus mignonne… Quoique !

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