Le Milford Track, randonnée inoubliable

Publié le 27 septembre 2018 - Chroniqueur : Romain le globe-trotteur

Après avoir vécu 3 ans en Nouvelle Zélande, le meilleur trek que l’on ait jamais fait est le Milford Track qui relie le fiord du même nom au lac Te Anau. La randonnée offre un aperçu unique des beautés du Fiordland National Park, lui-même faisant partie de la zone des alpes du sud classé au patrimoine mondial de l’Unesco et connue sous le nom de Te Wahi Pounamu (le lieu du jade). Les impressionnantes montagnes qui encadrent le Milford Sound culminent à 1 692 mètres d’altitude (Mitre Peak) et s’enfoncent à 400 mètres sous l’eau. Venez avec moi je vous y emmène !

@Romain Buisson
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Il est 8h du matin en cette journée de mars 2014 lorsque notre bus quitte la paisible ville de Te Anau qui commence à peine à s’éveiller sous la brume matinale. Il nous mène au quai du ferry qui transporte au départ du trek. Enfin nous y sommes ! Que d’attente depuis le jour où nous avons réservé les billets en ligne, lu et relu les différents guides, et admiré les photos magnifiques de ce lieu à nul autre pareil. Ce trek étant l’un des plus prisés au monde, il faut réserver longtemps à l’avance (environ 6 mois) pour pouvoir faire partie des élus qui peuvent arpenter ces chemins et rester bouche bée devant toute cette beauté.

La traversée se fait sous une pluie fine qui donne un charme particulier à ce lieu reculé, comme oublié par l’homme. Seul le gazouillis des oiseaux vous rappelle qu’ici Dame Nature règne sans partage.

Nous accostons enfin sur la rive avec plusieurs autres personnes, elles aussi sous le charme. Nous voici parés pour un trek de 4 jours et 3 nuits, 55km au total. Que l’’aventure commence !

@Romain Buisson
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Dès les premiers kilomètres, nous sommes en admiration totale devant le paysage. On enchaine cours d’eau, forêts millénaires et marais que l’on traverse sur des caillebotis (mention particulière au Department of Conservation (DOC) qui a su apporter un peu de modernité tout en préservant l’aspect naturel du trek).

Le premier jour s’écoule très vite, à peine quelques heures de marche et nous voici à notre refuge où nous passons la nuit, en compagnie de Keas (perroquet emblématique de Nouvelle Zélande). L’endroit est plaisant, perdu en pleine forêt, entretenu par un Ranger qui nous rappelle bien les consignes concernant ces superbes oiseaux. Ne rien laisser dehors, comme nos chaussures, qui, autrement, seront percés de trous à notre réveil !

Le deuxième jour nous nous réveillons sous un superbe soleil qui ne nous quittera pas durant les 2 jours suivants (si l’on considère le fait que cet endroit reçoit en moyenne plus de 10 mètres de pluie par an, nous avons été très très chanceux).

@Romain Buisson
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Les 6h de marche de cette seconde journée s’écoulent comme dans un rêve. Du fond de vallée d’où nous avançons, on voit s’élever de chaque côté des sommets enneigés, des cascades furieuses dévalant les abrupts, et… Des Sandflys par milliers ! Ces petits insectes vous rendent la vie impossible si vous vous arrêtez plus de 5 minutes. Ils nous suivront tout le long du trek. C’est le prix à payer pour vivre cette aventure. Nous arrivons au second refuge en nage, après ces heures de marche sous une chaleur qui nous surprend quelque peu puisque nous nous étions préparés plutôt pour un temps plus froid.

@Pixabay
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Ici aussi un Ranger est là pour nous accueillir et nous propose de faire une balade autour du refuge. Il nous explique son rôle dans le parc national, les différentes espèces existantes et les menaces auxquels cet endroit doit faire face, notamment le possum, espèce nuisible pour la Nouvelle-Zélande. Venu d’Australie, et n’ayant pas de prédateur direct, il a envahi tous les recoins naturels du pays et dévore avidement de nombreuses espèces végétales sans défense. On compterait à l’heure actuelle plus de possums vivants en Nouvelle Zélande qu’en Australie ! On estime leur nombre entre 50 et 70 millions

Le ranger finira par nous dire qu’ils se tournent maintenant vers la science en essayant de créer un virus ou un moyen de les empêcher de se reproduire. Situation assez cocasse quand on sait qu’en Australie c’est l’inverse, les opossums sont menacés d’extinction et sont protégés partout dans le pays (l’invasion d’espèces animales par l’homme dans un milieu protégé a fait beaucoup de dégâts de par la planète..).

@Romain Buisson
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Le soir tombe et la fraîcheur avec, nous allumons un feu dans la cheminée du refuge et les discussions vont bon train avec les autres randonneurs (chaque refuge peut accueillir 40 personnes par nuit. Les refuges sont pleins durant la haute saison). Il y a beaucoup de touristes dans le groupe, et très peu de néo-zélandais.

Le troisième jour marque le plus important moment du trek, car c’est le passage du col de Mckinnon Pass, à 1154 mètres d’altitude (photo d’intro). La montée n’est pas de tout repos, mais quelle vue ! Le point de vue est sublime. Tellement sublime qu’on y restera une heure en pleine contemplation. L’occasion aussi de prendre de nombreuses photos de nos amis les Keas qui volent alors en formation serré par groupes de 5 et se posent vraiment très près de nous, intrigués par ces étranges visiteurs.  Encore une fois un soleil extraordinaire, on n’en revient pas de la chance qu’on a, les Rangers eux-mêmes nous diront qu’un soleil comme ça pendant 4 jours est extrêmement rare !

L’autre grand moment de la journée, c’est le détour vers les Sutherlands Falls, les plus grandes chutes d’eau de Nouvelle Zélande, qui dévalent 580 mètres. Elles s’étalent sur 3 niveaux, et vous laissent une impression de grandeur.

La puissance et le bruit des chutes contrastent avec la sérénité du lieu. Ce site, qui se mérite avec 2h de marche supplémentaire, est exceptionnel.

En cette fin de journée, arrivés au refuge, on est exténué. Et pour cause, c’est l’étape la plus difficile du trek, avec 2000 mètres de dénivelé à négocier dans la même journée. Le Ranger lui-même nous félicite, personne ne s’est tordu le pied ou cassé une jambe, accidents arrivant fréquemment apparemment…

Il en profite pour nous désigner l’hélipad, qui est assez incongru dans cet univers isolé. Il nous explique qu’en hiver et au printemps, il peut pleuvoir en 20 minutes l’équivalent de 3 mois de précipitation à Auckland ! Le risque de se retrouver piégé est bien donc réel et il faut parfois hélitreuiller les randonneurs.

@Romain Buisson
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Le lendemain, le sentier touche à sa fin. Nous avons savouré chaque moment, chaque paysage, chaque cascade de ce dernier jour, avant de rejoindre Sandfly point (l’endroit porte bien son nom), d’où nous attendait le bateau qui nous ramènera à la civilisation.

Après 55km, l’état de nos pieds est meilleur que prévu. On compte quelques rares ampoules, mais rien de bien grave au final. Nous rêvons alors d’une douche, de changer de pantalon et de manger autre chose que des pâtes et du riz ! Le panneau marquant la fin du trek fera une belle photo de trophée.

@Shutterstock
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Le ferry nous ramenant à bon port nous offre une vue superbe sur le fjord de Milford. On se sent vraiment tout petit face à ses parois géantes qui nous entourent.

Un voyage qui restera gravé dans nos mémoires. Assurément l’un des meilleurs treks au monde !

A propos de l’auteure

Fille d’un artisan-expert judiciaire, puis chef d’entreprise à mon tour, j’ai décidé de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. J’ai alors œuvré dans le 1er groupe de presse français pendant 15 années. La filiale dans laquelle je travaillais a fermé ses portes après plus de 40 ans d’existence. D’un malheur est né un rêve. Je me suis alors inscrite dans une célèbre école de journalisme. Et mon diplôme d’attachée de presse en poche… Me voici…

Vous allez découvrir que je suis spontanée, capricieuse, espiègle, malicieuse faut-il croire, rêveuse sûrement, contemplative absolument, timide beaucoup et agaçante semblerait-il, sans aucun doute, pour certains…

Ce sont assurément pour toutes ces raisons, qu’il vaut mieux que j’écrive, c’est encore là que je reste la plus mignonne… Quoique !

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