Automne indiscipliné

Publié le 9 novembre 2017 - Chroniqueur : Véro Beauvoit
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Creuser, soulever. La terre rejette de grosses mottes noires imbibées de fumures et de vers. L’engin tiré trace des sillons parallèles. Les aigrettes viennent s’y poser avalant goulûment la nourriture à portée de bec. Quelle aubaine ! Le tracteur ronronne. Assis confortablement dans sa cabine, le casque aux oreilles, le paysan écoute l’onde hertzienne de la radio qu’il a tentée de capturer sur son lopin de labour. Sur le vieux marronnier solitaire, les corbeaux perchés observent, d’un œil moqueur, les petits échassiers blancs suivre inlassablement l’histoire tracée par l’homme et sa charrue.

Rien à voir avec ma proposition du livre à lire ce mois. Ou peut-être un peu quand même.

POM_mieux avant_170617_10,5x16.inddAllez jeter un oeil dans les pages du petit manifeste de Michel Serres, « C’était mieux avant! », un coup de gueule plein de malice comme le présente son éditeur (LE POMMIER). Michel Serres est un philosophe contemporain, membre de l’Académie Française. Ce n’est pas rien. Il creuse, soulève le bourbier de notre vision étroite du monde. « Le Français râle, critique, s’indigne, tempête, rouspète, crie au scandale, se met en colère. Au moins trois fois la semaine, ce dernier mot orne la une de nos journaux. (…) » écrit-il dans la première page du livre.

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Critique Télérama du 9 septembre 2017

Dans son dernier opus, “C’était mieux avant”, le philosophe répond aux “grands-papas ronchons” qui idéalisent le passé. Avec un ton malicieux voire railleur, Michel Serres célèbre l’époque actuelle en quelque centaines de pages.

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C’était mieux avant, par Michel Serres, Le Pommier, 95 pages, 5 euros

Le temps des labours approche. Pourquoi ne pas associer l’agriculture à la culture et/ou la littérature ? Le paysan cultive la terre, inlassablement, cultivons notre âme.

Côté accords : la petite règle d’orthographe du mois

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« On en prend plein les yeux! »

« Plein » ne s’accorde pas avec « les yeux », plein est un adjectif qui présente la particularité de pouvoir se placer avant le nom et son déterminant (en général, les adjectifs se placent après le déterminant). Dans ce cas, plein reste invariable.

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Regardons avec un nom féminin :

« On en prend plein la tête. »

Bonne lecture

Rédigé par : Véro Beauvoit

A propos de l’auteure

Fille d’un artisan-expert judiciaire, puis chef d’entreprise à mon tour, j’ai décidé de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. J’ai alors œuvré dans le 1er groupe de presse français pendant 15 années. La filiale dans laquelle je travaillais a fermé ses portes après plus de 40 ans d’existence. D’un malheur est né un rêve. Je me suis alors inscrite dans une célèbre école de journalisme. Et mon diplôme d’attachée de presse en poche… Me voici…

Vous allez découvrir que je suis spontanée, capricieuse, espiègle, malicieuse faut-il croire, rêveuse sûrement, contemplative absolument, timide beaucoup et agaçante semblerait-il, sans aucun doute, pour certains…

Ce sont assurément pour toutes ces raisons, qu’il vaut mieux que j’écrive, c’est encore là que je reste la plus mignonne… Quoique !

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